"Jeu des 72 heures" : phénomène dangereux pour les adolescents ou canular ?

"Jeu des 72 heures" : phénomène dangereux pour les adolescents ou canular ? Les ados se lanceraient un nouveau défi via les réseaux sociaux : fuguer pendant plusieurs heures, sans donner aucune nouvelle à ses proches. De quoi inquiéter les parents. A moins que ce jeu ne soit en fait qu’une… pure invention.

Ils appelleraient ça "le jeu des 72 heures". Il s’agirait d’un défi que se lanceraient de nombreux adolescents sur les réseaux sociaux, et notamment sur Facebook. Le but ? Disparaître pendant 24, 48 ou 72 heures, sans prévenir ses proches, et sans donner de nouvelles. Un nouveau jeu viral, potentiellement dangereux, qui vient s’ajouter notamment aux "Neknomination" (se filmer en train de boire), et "A l’eau ou au resto" (se jeter à l’eau), qui ont récemment envahi la Toile, causant plusieurs décès. Emma, une adolescente de 13 ans, disparue pendant 3 jours dans le nord de la France, a expliqué qu’elle avait voulu relever ce défi du jeu des 72 heures, comme l’a confirmé à 20 Minutes François Perain, le procureur de la République de Valenciennes.

Alors, forcément, les parents angoissent. "Beaucoup se sont inquiétés auprès de nous, il y a une vrai psychose", indique à 20 Minutes Magali Duwelz, la présidente de l’association SOS Benjamin. Mais ce jeu existe-t-il vraiment ? Un seul cas de ce type a été officiellement signalé : celui d’Emma. Pour l’association Assistance et recherche des personnes disparues (ARPD), ça ressemble surtout à un hoax, c’est-à-dire à un canular sur Internet. En fait, la seule trace sur Facebook de ce jeu, outre Emma, c’est un message, anxiogène, de Ma tribu de jumeaux, un blog tenu par une maman. Ce post, partagé plusieurs milliers de fois, signale l’existence de ce jeu et sa dangerosité. Mais son auteure reconnaît ne pas avoir vérifié la véracité de ses propos. Sur les murs Facebook des ados, aucune mention d'un quelconque défi de la sorte... Faut-il parler de ce jeu dangereux alors qu’il semble très marginal, voire inexistant ? Un cadre pédagogique cité par 20 Minutes met en garde contre le risque de créer un phénomène et qualifie de "fantaisistes" les propos de la fugueuse Emma. Une chose est sûre : il est possible de signaler aux autorités des messages potentiellement dangereux via une plateforme dédiée.

En vidéo - Récemment, face au phénomène des "Neknominations", un club de hockey, a dû prendre des mesures drastiques... 

"'Neknomination' et contrepieds"