Hervé Cornara : a-t-il vraiment été victime d'un "acte terroriste" ?

Hervé Cornara : a-t-il vraiment été victime d'un "acte terroriste" ? Pourquoi un chef d'entreprise, patron d'une société de transport, a-t-il été choisi par l'auteur de l'attentat perpétré à Saint-Quentin-Fallavier ? Vengeance ou massacre idéologique ?

La victime de l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier, vendredi dernier, était donc le patron de la société de transport qui embauchait Yassin Salhi. Hervé Cornara aurait eu 55 ans ce week-end. Il a été choisi par son assassin vendredi dernier pour perpétrer son ignoble action, considérée comme "terroriste" par le gouvernement et François Hollande vendredi dernier à la mi-journée. Le présumé terroriste, Yassin Salhi, a avoué son crime en garde à vue samedi matin. Selon iTélé, il aurait eu une violente dispute avec son employeur mercredi dernier, deux jours avant de passer à l'acte, au sujet d'une pallette. Il aurait par ailleurs admis avoir voulu "réaliser un coup médiatique maquillé en acte terroriste", tout en ayant voulu se donner la mort.

"Attentat en France : Yassin Salhi avoue avoir tué et décapité son patron"

Hervé Cornara serait donc mort, selon l'une des hypothèses retenue par les enquêteurs - la sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) -, pour des raisons personnelles liées à son assassin. Yassin Salhi aurait pu agir animé par un sentiment de vengeance, et aurait voulu valoriser son meutre en en adoptant certains codes cérémoniels de Daesh, avant de propulser son véhicule dans une usine chimique et de tenter de faire exploser des bombonnes de gaz. Mais son attentat n'a été revendiqué par aucune organisation terroriste, rien n'indique qu'il existe la moindre coordination avec Daesh, ni le moindre ordre spécifique de l'Etat Islamique.

La piste du "loup solitaire" permettrait d'expliquer le geste fou d'un déséquilibré. Pour autant, la dimension terroriste empreigne bien les actions perpétrées par Yassin Salhi. Lui-même est décrit par le ministère de l'Intérieur comme lié à la "mouvance salafiste" et a longtemps été l'objet d'une fiche "S" des renseignements pour des signes de radicalisation. Le jour de son assassinat, l'homme s'est pris en photo avec la tête de sa victime, et a envoyé le cliché à un certain Sébastien Yunes, indique L'Est Républicain. Cet individu, ami de Yassin Salhi, est décrit comme un musulman s'étant également radicalisé dans le fanatisme et s'étant enfui en Syrie en 2014, pour être "enrôlé dans une unité combattante, dans le secteur de Raqa".

EN VIDEO - Le fils d'Hervé Cornara connaissait le présumé assassin de son père. Il le décrit sur LCI comme un homme "poli et gentil" :

"Attentat en Isère : "En 5 minutes notre vie change du tout au tout" déclare le fils de la victime"