Molenbeek : ce que l'on sait sur la fabrique des terroristes

Molenbeek : ce que l'on sait sur la fabrique des terroristes L'enquête sur les attentats progresse sur deux fronts : la France et la Belgique. Molenbeek Saint-Jean est notamment au coeur des investigations. Ce quartier de la banlieue de Bruxelles est réputé pour accueillir de nombreux islamistes radicalisés.

A Molenbeek, une opération de police d'ampleur est en cours ce matin depuis 10 heures. Les forces de police sont déployées et un homme a été arrêté vers 11h. Un journaliste d'Euronews annonçait que c'était Salah Abdeslam qui avait été arrêté, le Français recherché pour son implication présumée dans les attentats de Paris. Une info finalement démentie par la suite. Déjà, dimanche, plusieurs interpellations avaient eu lieu dans ce quartier populaire et métissé de la capitale belge (le point que l'enquête des attentats à Paris). 

Que sait-on sur ce quartier ? A Molenbeek Saint Jean vivent plus de 97 000 habitants, sur une surface de moins de 6 km². Ce quartier a toujours été une terre d'accueil pour les immigrés en provenance d'autres pays européens (Italie, Espagne, Portugal, Pologne, Serbie...) du bassin méditerranéen (Maroc, Turquie) et d'autres pays plus éloignés  (Pakistan...) Il connaît un fort taux de chômage, les industries ayant disparu, sans laisser place à de nouvelles entreprises. Dans un article, Le Monde évoque "trois Molenbeek" : "celui de longues avenues, où des barres d'immeubles cossus abritent une bourgeoisie moyenne, celui de maisons individuelles "où il fait bon vivre", et celui du "quartier arabe". Là, les femmes sont majoritairement voilées et les clients d'origine belge rares".

Un terreau de l'islamisme radical. Le nom du quartier de Molenbeek est sorti dans de nombreux dossiers liés au terrorisme ces dernières années. Plusieurs personnes impliquées dans des actions terroristes sont en effet passées par Molenbeek avant de passer à l'acte. En septembre 2011, deux hommes, dont Abdessatar Dahmane, partent de la capitale belge avant de se rendre en Afghanistan, de se faire passer pour des journalistes et de tuer, sur ordre de Ben Laden, le commandant Massoud, opposant au régime des talibans. En 2004, deux des auteurs des attentats de Madrid vivaient dans le quartier. Mehdi Nemmouche, le tueur du musée juif de Bruxelles en avril 2014, avait habité à Molenbeek. Le Marocain Ayoub El Khazzani, à l'origine de la tentative d'attentat avortée dans le Thalys Amsterdam-Paris en août 2015, avait logé chez sa soeur la veille de l'attaque. Amedy Coulibaly, qui s'est tristement illustré lors de la prise d'otages de l'Hyper Cacher à Paris en janvier 2015, s'était procuré des armes dans le quartier. Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats de Paris du vendredi 13 novembre, avait déjà été identifié comme le cerveau de la cellule de Verviers, démantelée en janvier 2015 alors qu'elle s'apprêtait à commettre des attaques.

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