VIDEO - Un CRS frappe un lycéen de 15 ans, la police mise en cause
[Mis à jour le 25 mars 2016 à 11h11] Les images sont éprouvantes : lors de la manifestation contre la loi El Khomri, jeudi 24 mars 2016, un CRS assène un violent coup de poing à un adolescent. Le jeune garçon, âgé de 15 ans, est un élève du lycée Henri-Bergson, situé dans le XIXe arrondissement de Paris. La scène a été captée en vidéo par un témoin qui l'a mise en ligne sur Youtube. On y voit très clairement que l'adolescent a été interpellé, au sol, et qu'il n'oppose plus la moindre résistance. Une fois relevé par les trois agents des forces de l'ordre, l'un d'eux se permet un geste d'une violence a priori incompréhensible.
L'adolescent violenté est actuellement en classe de seconde. Le site Leral.net a recueilli le témoignage d'un camarade de classe, qui a assisté à la scène : "J'étais avec lui pour le blocus (hier) matin. Il avait jeté un œuf sur un CRS, la police l'a attrapé et l'a frappé à terre. Puis ils l'ont embarqué au commissariat". Une autre élève, en première dans le même lycée, explique à BuzzFeed : "Je suis encore choquée par le comportement de la police qui a transporté et mis au sol cet élève comme s'il était un chien ! [...] Je n'ai jamais vu de scène aussi écœurante de toute ma vie. Une policière n'a pas cessé de nous crier 'ferme ta gueule' quand on essayait de leur faire prendre conscience de leur bêtise".
Bavure de la police ? L'IGPN enquête sur la vidéo
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), suite à la diffusion de cette vidéo sur le Web, pour "violences volontaires". "Ces images m'ont choqué", a déclaré en fin de journée Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur. "Elles ne correspondent pas à l'image que l'immense majorité des policiers de France se font de leur mission". "En fonction des résultats (de ces enquêtes, ndlr), des sanctions appropriées seront prises".
La vidéo du CRS qui frappe un ado choque les internautes
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses réactions d'indignation ont été publiées. Rappelons que plusieurs mobilisations d'étudiants et de lycéens contre la loi Travail se sont tenues se jeudi dans plusieurs villes de France. A Paris, plusieurs débordements de manifestants ont été signalés, notamment boulevard de Port Royal. Deux voitures ont été incendiées, quinze personnes ont été arrêtées par la police. Bernard Cazeneuve a dénoncé des "débordements graves". "Aucune violence, d'où qu'elle vienne, ne peut être tolérée", a-t-il affirmé.