David Cameron et les Panama Papers : après les aveux, la démission ?
[Mis à jour le jeudi 7 avril 2016 à 22h44] Cité dans l'affaire Panama Papers, David Cameron, le Premier ministre britannique, a fait volte-face et a avoué ce jeudi lors d'une interview sur la chaîne ITV qu'il avait détenu des parts dans un compte hébergé dans un paradis fiscal. Lorsque son nom avait été cité par le journal britannique The Guardian, qui l'accusait d'avoir été propriétaire de parts dans le compte off-shore de son père jusqu'en 2010, le chef de l'exécutif outre-Manche avait d'abord nié. " Je n'ai aucune action, aucun trust offshore, aucun fonds offshore, rien de tout cela ", indiquait-il, mardi, dans une citation relevée par le journal Le Monde.
VIDEO. "Panama Papers" : Cameron admet avoir possédé des actions dans une société offshore
L'homme politique a finalement reconnu qu'il avait vendu ces parts dans ce fonds basé aux Bahamas pour environ 37 000 euros, avant d'être devenu Premier ministre. Il a tenu à préciser qu'il avait payé les impôts sur les dividendes au Royaume-Uni et que sa démarche était tout à fait légale. Le mensonge de David Cameron pourrait-il mener à sa démission ? Plus tôt dans la semaine, le Premier ministre islandais, Sigmundur Guunlaugsson, avait été contraint de quitter son poste, lorsque son nom était apparu, lui aussi, dans l'affaire des Panama Papers. Les médias qui ont mis la main sur ces données concernant les paradis fiscaux avaient révélé qu'il avait effectué des placements offshore.
Le spectre du Brexit
David Cameron se plaçait jusqu'ici comme le pourfendeur de la transparence financière, affirmant sa volonté de lutter vigoureusement contre la fraude fiscale. En ça, cette affaire rappelle celle de Jérôme Cahuzac. L'éphémère ministre du Budget, qui a dû quitter le gouvernement du jour au lendemain, possédait des comptes cachés en Suisse et à Singapour et s'était lui aussi lancé dans une lutte contre la fraude fiscale prônant un durcissement de la loi, lors de ses dix mois passés à Bercy.
L'annonce de ces comptes offshores tombe mal pour David Cameron, à l'aube du référendum pour le Brexit, la potentielle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le Premier ministre est favorable au maintien de son pays dans l'UE, mais le très populaire maire de Londres Boris Jonhson - et probable adversaire politique pour le poste de Premier ministre- a entamé un combat pour le Brexit. En cas de sortie britannique de l'Union européenne, la démission de David Cameron ne ferait que très peu de doutes et son adversaire aurait alors un boulevard face à lui, pour s'imposer au 10 Downing street.