Blacks Blocs : qui sont-ils ? Pourquoi une mobilisation le 11 novembre ?

Blacks Blocs : qui sont-ils ? Pourquoi une mobilisation le 11 novembre ? BLACK BLOC - Qui sont ceux que la police française appelle les "Black Blocs" ? Ces anarchistes anticapitalistes revendiquent un mode d'action violent et agissent en marge de manifestations pour se faire entendre.

[Mis à jour le 9 novembre 2018 à 15h46] "On en a marre de ce système capitaliste qui détruit tout, de la répression policière brutale contre ceux qui s'y opposent. On veut un changement radical, qu'on écoute la société, on veut de l'écologie, de l'altermondialisme", expliquait en mai dernier un membre des Black Blocs à l'AFP. Ces activistes d'extrême gauche forment une sorte de nébuleuse de militants, même s'ils ne sont affiliés à aucun parti politique. D'obédience anarchiste, ce mouvement s'est fait appeler "Black bloc" par la police française dans les années 1990, car leur mode d'action et leurs revendications étaient proches des collectifs allemands constitués dans les années 1980 qui se faisaient appeler "Schwarzer Blocks" (Blocs noirs).

Selon Le Parisien, la préfecture de police de Paris s'attend à ce que des groupuscules identifiés comme tels puissent générer des violences le 11 novembre, en marge du rassemblement prévu et autorisé à Paris, place de la République, à 14 heures. Le quotidien a mis la main sur une note confidentielle de la direction du renseignement de la préfecture de police. Les services sont informés d'un "risque de débordements dû à la création attendue d'un Black Bloc" ce dimanche après-midi. "Si l'option du rassemblement est confirmée, 200 à 400 éléments à haute potentialité violente pourraient chercher à partir en déambulation sauvage et tenter de rejoindre les abords de l'ambassade des États-Unis, du palais de l'Élysée (Paris VIIIe) et/ou de la grande Halle de la Villette (XIXe) où sera inaugurée la 1re édition du Forum de Paris sur la paix", peut-on lire sur ledit communiqué.

Comme l'a repéré Le Parisien, l'un des sites de référence des anticapitalistes radicaux, Parsi-luttes.info, appellent à se mobiliser contre la venue de Donald Trump en France, qu'ils considèrent comme "une provocation de la part de Macron, qui reçoit un dirigeant raciste et va-t-en-guerre pour commémorer la fin d'une boucherie impérialiste". Et d'ajouter : Aujourd'hui comme hier, la fascisme et l'impérialisme font face à des formes de résistance populaire, de la frontière de Gaza jusqu'aux ghettos américains, en passant par les villages kanaks et les favelas brésiliennes. En tant que militants antifascistes et anti-impérialistes de la métropole parisienne, nous considérons que nos mobilisations, ici, dans la capitale de l'impérialisme français, doivent répondre à ces résistances internationales et s'en faire l'écho".

Certains individus très violents

En France, la multiplication des manifestations sociales ces derniers mois (contre la réforme du code du travail, contre la réforme de l'accès à l'université, contre la réforme de la SNCF) qui n'ont pas produit d'effets politiques d'ampleur ont poussé les membres des Black Blocs à amplifier leur actions. Casseurs revendiqués, ils se greffent aux mouvements de grogne sociale - pacifistes - pour provoquer la police et créer des débordements violents. "On est là parce que la situation est apocalyptique. On essaie de faire sauter les facs, les gares mais ça ne marche pas", expliquait encore un Black Bloc à l'AFP en mai dernier, sous couvert d'anonymat.

Groupuscule très peu structuré, le mouvement des "Black blocs" abrite en son sein des individus très radicalisés, violents, et d'autres fascinés par les idées anarchistes véhiculées dans l'ultra-gauche. "Il faut savoir qu'il y a des black blocs très violents et d'autres qui viennent pour montrer qu'ils ne sont pas contents. [...] Il y a de tout dans les blacks blocs", expliquait l'un d'eux, en mai, au micro de RMC. "Nous sommes contre le capitalisme, ça regroupe une mouvance d'extrême gauche, mais il y a aussi des gens qui n'en peuvent plus, qui sont mécontents du système", dit-il, ajoutant : "On préférerait aller à l'Assemblée nationale. Casser des boutiques, de toutes façons, c'est pas les salariés qui vont payer. Mais ça exprime un ras le bol. [...] On parle beaucoup des magasins cassés, mais est-ce qu'on parle de la violence sociale ?".