Tritium dans l'eau potable : les villes concernées, pourquoi une association s'inquiète

Tritium dans l'eau potable : les villes concernées, pourquoi une association s'inquiète Faut-il s'inquiéter de la présence de tritium, une substance radioactive, dans l'eau potable ? Une association parle de contamination, une autre se dit bien plus inquiète.

Danger ou pas ? L'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) s'inquiète de la "présence régulière dans l'eau du robinet de tritium rejeté par les centrales nucléaires" qui "met en évidence un risque de contamination d'autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés". Le laboratoire  indique que "6,4 millions de personnes sont alimentées par de l'eau contaminée au tritium", et qu'il est nécessaire de se montrer vigilant, car si le tritium en petite quantité dans l'eau ne présenterait pas de danger, cette substance peut être considérée comme "un lanceur d'alerte". Le laboratoire explique qu'"en cas d'accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne, ou la Loire, il n'y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d'être privées d'eau potable".

L'Acro a développé une carte avec les sites de France les plus touchés, une manière de savoir quelles villes sont concernées.

Pour l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), il faut relativiser les données de l'Acro. "Le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium qui ne représente pas une limite sanitaire mais un seuil qui, lorsqu'il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l'eau". L'Acro a d'ailleurs reconnu qu'"aucune valeur ne dépasse le critère de qualité de 100 Bq/L (Becquerel par litre) instauré par les autorités sanitaires".

Reste qu'une autre association, la Criirad, qui effectue aussi des travaux d'étude sur le nucléaire en France, n'est pas du tout en accord avec la manière dont les pouvoirs publics évoquent l'étude de l'Acro. "Les autorités acceptent, pour les polluants radioactifs, des niveaux de risque cancérigène plus de 100 fois supérieurs au maximum toléré pour les cancérigènes chimiques". Et d'appeler à "ne pas se laisser abuser par les comparaisons avec la référence de qualité de 100 Bq/L et, plus encore, avec la limite dite sanitaire de 10 000 Bq/L". Pour cette association, la présence de tritium ne devrait pas dépasser 10 à 30 Bq/L dans l'eau ce manière durable.