Procès Preynat : les réquisitions du parquet sont tombées, que risque l'ancien curé ?

Procès Preynat : les réquisitions du parquet sont tombées, que risque l'ancien curé ? PROCES PREYNAT – Vendredi 17 janvier, au dernier jour du procès de l'ancien prêtre Bernard Preynat, la procureure de la République a requis à son encontre une peine d'emprisonnement "qui ne soit pas inférieur à huit années".

[Mis à jour le 17 janvier 2020 à 16h26] Au quatrième et dernier jour du procès de Bernard Preynat, la procureure de la République Dominique Sauves a requis, ce vendredi, une peine d'au moins huit années de prison à l'encontre de l'ancien-prêtre. L'homme de 74 ans comparaît depuis mardi au tribunal de Lyon (Rhône) pour des accusations d'agressions sexuelles, commises entre 1971 et 1991 sur de jeunes garçons, âgés de 7 à 15 ans au moment des faits. Un dossier "stupéfiant", "grave" et "effrayant", qui "mérite une réponse pénale ferme qui ne peut s'arrêter au bénéfice de l'âge", a estimé Dominique Sauves. Ce réquisitoire intervient après plusieurs jours de récit glaçant relatant les attouchements subis par les victimes présumées de l'ex-aumônier.  

Au cours de son procès, Bernard Preynat a ainsi reconnu les accusations de pédophilie le visant, avant de détailler dans les moindres détails les agressions qui lui sont reprochées. Vicaire-aumonier scout à Sainte-Foy-lès-Lyon à l'époque, l'accusé a avoué avoir abusé des enfants dont il était responsable, expliquant que "parfois le samedi après-midi, il pouvait y en avoir ou deux" ou encore que pour "lui, c'étaient des caresses en cachette". Le procès de Bernard Preynat fait suite à celui du cardinal Barbarin, accusé de non-dénonciation d'abus sexuel. Pour certains, c'est aussi le silence de l'église qui est jugé en ce moment au tribunal de Lyon.

"C'était entre les classes de sixième et de quatrième"

La salle d'audience du tribunal correctionnel de Lyon s'est pas retenu de frémir, naturellement, devant la teneur de certains de ses propos. "J'ai été attiré par tous ces enfants, Dieu merci je ne les ai pas tous agressés", a-t-il notamment déclaré. Mais ce mercredi, alors que l'on se penchait sur la personnalité de Bernard Preynat, l'ancien religieux, réduit à l'état laïc en 2016, a assuré avoir lui-aussi victimes d'agressions sexuelles dans sa jeunesse, ouvrant le second volet de sa défense. "La première fois, c'était un sacristain de la paroisse dans laquelle j'étais enfant de chœur", a-t-il expliqué.

Et d'évoquer, tour à tour, un séminariste, puis un prêtre, qui se seraient également livré à des actes de pédophilie sur le jeune Bernard Preynat. "C'était entre les classes de sixième et de quatrième", a-t-il ajouté. L'ancien curé a malgré tout tenu à préciser que ces éléments nouveaux, dont il n'avait pas fait part à l'expert psychiatrique en amont du procès, ne constituaient pas des excuses pour les faits qu'il reconnaît avoir commis.