Nos smartphones sont aussi menacés par la grosse panne cet hiver
L'alerte est passée presque inaperçue, entre la fin des vacances scolaires et les préoccupations de la rentrée. Début septembre, la Fédération française des télécoms a alerté sur le risque d'une panne généralisée des réseaux fixe et mobile cet hiver. Un effet collatéral des délestages qui menacent le pays, avec les tensions grandissantes sur les marchés de l'énergie. La sonnette d'alarme a été tirée dès le 31 août dans Le Figaro par Liza Bellulo, secrétaire générale de Bouygues Telecom et présidente de la Fédération (FFTelecoms). Selon elle, les relais mobiles seraient en effet parmi les premiers impactés en cas de coupure d'électricité.
Si les autorités excluent toute coupure de gaz cet hiver pour les ménages, Elisabeth Borne a évoqué dans plusieurs médias, comme France inter en ce début du mois de septembre, la possibilité de coupures pour les entreprises. Côté électricité, un "délestage tournant" est évoqué, "c'est-à-dire qu'on coupe, sur une courte période de moins de deux heures, par quartier", a expliqué la Première ministre. Une procédure qui est effectivement prévue par RTE ("Réseau de transport d'électricité", le gestionnaire du réseau électrique). Ces délestages toucheraient également les antennes-relais dans les zones concernées, ce qui, en plus de la panne d'électricité, priverait in fine les habitants de tout moyen de communication, y compris pour les appels d'urgence. Or ces appels passeraient à 95% par ces réseaux selon Liza Bellulo.
Des coupure plus longues que les coupures d'électricité ?
Un double problème se pose aux opérateurs de téléphonie et vient aggraver la situation des télécoms, comme l'a aussi expliqué le magazine Capital. D'une part, les professionnels du secteur sont dans l'impossibilité d'équiper en groupes électrogènes les antennes relais pour palier une éventuelle coupure, leur nombre (environ 53 000 sur le territoire) étant trop élevé. D'autre part, le redémarrage d'une antenne après une coupure s'avèrerait "complexe", comme l'a indiqué Liza Bellulo au Figaro qui évoque "plusieurs heures" pour retrouver un service optimal sur une antenne 4G ou 5G. Un appareil en somme trop "sensible" pour être arrêté si brutalement.
Outre sa volonté affichée de participer à l'effort national de sobriété énergétique avec l'accélération du déploiement de la fibre et de la 5G, jugées "moins énergivores", la FFTelecoms indique que des discussions ont d'ores et déjà été entamées avec les pouvoirs publics et Enedis. L'objectif : pouvoir anticiper les éventuels délestages pour limiter les perturbations du réseau et donc l'impact sur les particuliers. Pour éviter la casse, des réductions ponctuelles du débit internet pourraient aussi être décidées, comme lors des confinements en l'année 2020.