Camp de crack à Paris : Forceval démantelé, où vont aller les consommateurs ?

Camp de crack à Paris : Forceval démantelé, où vont aller les consommateurs ? CRACK PARIS. La police démantèle ce mercredi 5 octobre 2022 le camp de crack installé au nord-est de Paris depuis un an. Vers où les consommateurs vont-ils être déplacés ?

[Mise à jour le 5 octobre à 9h15] Le camp de crack aura donc duré un an à Forceval. Au nord-est de Paris, du côté de la Porte de la Villette, les consommateurs de ce stupéfiant, installés dans le square Forceval, sont délogés par la police depuis 7 heures ce mercredi 5 octobre 2022. Un démantèlement attendu de longue date par les riverains, exaspérés des nuisances causées par la présence de ces quelques centaines de personnes. L'ordre donné par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, doit donc entraîner le départ des toxicomanes de ce site, également situé à proximité directe des villes de Pantin et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Mais vers où ? Pour l'heure, la question n'a pas été tranchée. Des habitants du quartier, engagés pour la fin du campement, mais dans une démarche de relogement pérenne des consommateurs, semblaient inquiets du sort qui va être réservé aux évacués.

Destination inconnue pour les consommateurs

"On demandait une évacuation avec une mise à l'abri des personnes. On a cru comprendre qu'il y avait quelques places d'hébergement. Mais pas suffisamment. Ça nous laisse dubitatif pour la suite", a commenté Raphaël, habitant de Pantin et membre du collectif Anti-Crack 93, auprès du Parisien. "On est d'accord avec le fait qu'il faille évacuer, mais pas comme ça. Ça se prépare, ça s'anticipe. Encore une fois c'est du mépris et du manque de confiance envers les associations compétentes", confie de son côté Marie Öngün Rombald, de la Fédération addiction à actu Paris.

Sur place, 1000 policiers ont été déployés et ont procédé à l'évacuation de ce square. Quelques bus ont été affrétés, mais leur destination n'est pas connue, pas même pour les chauffeurs ! Le ministère de l'Intérieur a annoncé que "moins d'une dizaine de lits d'hospitalisation à l'AP-HP (les hôpitaux publics de Paris, ndlr) ont été réservés" pour les consommateurs nécessitant des soins. "Mais ce nombre pourrait évoluer si besoin", ajoute-t-on place Beauvau. Pour Marie Debrus, référente réduction des risques pour Médecins du Monde, "les conditions ne sont pas requises pour qu'il n'y ait pas à nouveau de scène ouverte." La situation semble donc encore bien complexe et aucune solution de déplacement pérenne n'a, à ce stade, été évoquée par les autorités.