Calendrier des grèves : après le 6 juin, quand est la prochaine mobilisation ?

Calendrier des grèves : après le 6 juin, quand est la prochaine mobilisation ? GRÈVES. La mobilisation contre la réforme des retraites toucherait-elle à sa fin ? L'intersyndicale devrait a priori se réunir mardi 13 juin 2023 pour décider de la suite. Le patron de la CFDT a, lui, déjà évoqué l'"une des dernières journées de mobilisation".

[Mise à jour le 6 juin 2023 à 21h08] Laurent Berger avait annoncé la couleur dès mardi matin. Sur les ondes d'Europe 1, le patron de la CFDT a déclaré que ce 6 juin 2023, jour de la 14e manifestation contre la réforme des retraites organisée par l'intersyndicale, était probablement l'"une des dernières journées de mobilisation". "On le décidera ensemble, mais probablement que sur le sujet - purement - des retraites, c'est sans doute une des dernières journées de mobilisation", a-t-il ainsi déclaré au micro de Sonia Mabrouk.

Sur la forme, la suite du mouvement semble également compromise. Jusqu'ici, l'intersyndicale se réunissait à Paris pour une réunion au sommet à l'issue de la journée de manifestations et annonçait dans la soirée une ou plusieurs nouvelles dates. Cette fois-ci, pas de réunion. Le HuffPost relaie qu'il faudra faire preuve de patience puisqu'une réunion en visioconférence doit se tenir… mardi 13 juin 2023, soit une semaine après la mobilisation. De quoi ressentir là encore un essoufflement du mouvement. 

Les premiers décrets d'application de la réforme des retraites ayant, pour leur part, été publiés dimanche 4 juin, l'intersyndicale avait donc, ce mardi, élargi ses revendications dans le but de prolonger la mobilisation. À l'ordre du jour : l'augmentation des salaires dans le public et le privé, l'égalité hommes-femmes ou encore la remise en place des critères de pénibilité supprimés en 2017 pour permettre des départs à la retraite anticipés.

L'exécutif mise sur l'essoufflement de la mobilisation  

Élisabeth Borne, mise sous pression depuis le début de l'année, tente de démontrer sa faculté à résister face à la longue mobilisation actuelle. Le gouvernement souhaite tourner la page alors que les syndicats se mobilisaient une 14ème fois contre la réforme des retraites ce 6 juin.

Frédéric Souillot(FO) et Laurent Berger (CFDT) ont été reçus le 16 mai à Matignon chacun leur tour en fin de journée. Pour ses discussions avec les syndicats, Olivier Dussopt, ministre du Travail, était présent aux côtés d'Elisabeth Borne. 

Puis, elle a discuté successivement François Hommeril (CFE-CGC), Cyril Chabanier (CFTC) et Sophie Binet (CGT). Cette dernière réunion était attendue, car la leader CGT a critiqué le format choisi par Borne : "C'est une stratégie classique de division syndicale", a-t-elle expliqué au Parisien le 15 mai. L'intersyndicale clame toujours son souhait de voir retirer la réforme des retraites.

Un dernier baroud d'honneur législatif le 8 juin contre la réforme des retraites

"Ce serait inacceptable que cette proposition de loi ne soit pas examinée par le Parlement", avait déclaré Laurent Berger à sa sortie de Matignon. Le secrétaire général de la CFDT faisait ici allusion à la stratégie assumée de la part de la majorité qui vise à tout faire pour empêcher un vote de la proposition de loi visant à abroger le recul de l'âge légal de la retraite mené par le groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) à l'Assemblée nationale.

Les députés examineront cette proposition le 8 juin prochain, mais la majorité présidentielle a convenu mardi 16 mai d'annuler l'examen du texte grâce à l'article 40 de la Constitution. Cet article indique que les propositions et les amendements formulés au Parlement "ne sont pas recevables " en cas d'une "diminution des ressources publiques" ou d'une "aggravation d'une charge publique".

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a promis, sur Sud Radio, d'invoquer ce motif d'inconstitutionnalité pour empêcher le groupe LIOT de rétablir, par amendement, la version initiale de leur proposition de loi. Lors du passage du texte en commission, l'article 1 a été retiré alors qu'il prévoyait d'abroger le recul de l'âge de la retraite à 64 ans. Le gouvernement et sa majorité parlementaire souhaitent donc utiliser un autre mécanisme de la Constitution pour éviter un vote de l'Assemblée nationale sur les retraites.

D'autres mobilisations attendues en juin ?

Rien ne dit que le mouvement social en restera là. D'ailleurs, même sans appel à une grève nationale et interprofessionnelle, certains syndicats n'écartent pas la possibilité de voir s'organiser des mouvements cantonnés à certains secteurs comme celui de l'énergie ou des transports.