Blocage de TotalEnergies : les images des manifestations et échauffourées à Paris

Blocage de TotalEnergies : les images des manifestations et échauffourées à Paris Des manifestations de militants écologistes ont perturbé l'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies ce vendredi 26 mai, à Paris. Les différentes actions ont laissé place à des échauffourées avec les forces de l'ordre.

[Mis à jour le 26 mai 2023 à 13h01] L'assemblée générale de TotalEnergies a failli être empêchée. Alors que les actionnaires du géant pétrolier se sont réunis ce vendredi 26 mai à la salle Pleyel, dans le 17ème arrondissement de Paris, des centaines de militants écologistes se sont rassemblés dès l'aube pour bloquer l'accès à la réunion. Malgré les actions pacifiques et d'autres plus radicales des activistes, la réunion a pu avoir lieu, non sans difficulté.

Les militants écologistes de divers collectifs dont Alternatiba, Greenpeance, Les Amis de la Terre ou encore Scientifiques en colère commençaient à se disperser à la mi-journée après avoir scandé des slogans incriminant les actions et politiques de la société pétrolière toute la matinée. Leur mobilisation visaient à dénoncer l'indécence dont font preuve, à leurs yeux, l'entreprise et ses actionnaires en engrangeant des milliards de bénéfices (36 milliards en 2022 selon le bilan de TotalEnergies) et en soutenant des projets d'énergie fossile en pleine crise climatique en se cachant derrière une stratégie de "greenwashing". Ce sont aussi la responsabilité du groupe et son impact environnemental qui sont sévèrement pointés du doigt.

Si les manifestations ont fait grand bruit, elles ont appelé des réponses bien différentes de la société Total et du gouvernement. La première a invité au calme sur Twitter et a regretté les violences observées : "Si tous les avis doivent pouvoir s'exprimer dans le respect, nous appelons au calme et condamnons toute forme de violence, verbale ou physique." En fin de matinée, la Première ministre Elisabeth Borne a à son tour réagi et a estimé que les manifestants écologistes étaient "dans leur rôle d'alerte". Ella a également invité la société à "accélérer sa transition écologique" sans la mettre en porte à faux.

Que reprochent les manifestants écologistes à TotalEnergies ?

L'impact environnemental, l'empreinte carbone et les profits financiers réalisés par TotalEnergies grâce aux projets notamment pétroliers sont dénoncés par les militants et collectifs écologistes. Et alors que l'augmentation de 10% de la rémunération du PDG de Total, Patrick Pouyanné, ou le vote sur différents projets de l'entreprise figurent à l'ordre du jour de l'assemblée général, Greenpeace accuse la société pétrolière d'adopter une "stratégie de destruction du climat". 

Des accusations contre lesquelles le PDG de TotalEnergies, se défend. Il présente sa major comme celle "qui a investi le plus pour construire le modèle énergétique de demain et qui sera basé sur l'électricité" et insiste sur "une accélération de l'investissement" pour la décarbonation et les énergies renouvelables avec "5 milliers d'euros [prévus pour l'investissement] en 2023", rapporte BFMTV. Des arguments inaudibles et qui cachent, selon les militants, d'autres projets à l'instar de plus long pipeline chauffé qui doit être construit en Ouganda et en Tanzanie pour récupérer du pétrole.

Des centaines de militants et différentes actions

Les premiers militants sont arrivés avant le levée du soleil devant la tour Total et aux abords de la salle Pleyel. Ils étaient plusieurs dizaines à faire le pied de grue, puis à s'asseoir en file indienne pours bloquer l'accès au locaux. A ces sittings ont suivi des manifestations de plusieurs centaines de personnes. Les autorités évoquent 200 à 400 manifestants au plus fort des mobilisations contre 700 militants écologistes comptés par l'organisation Greenpeace.

Outre les manifestations dans les rues voisins et les blocages passifs, les militants ont menée d'autres actions contre TotalEnergie et certains s'en sont pris aux locaux en s'insérant dans le périmètre de sécurité pour casser les vitres du le tour.

La répression policière dénoncée

Les manifestations devant TotalEnergie ont entrainé le renforcement des mesures de sécurité du bâtiment et la fermeture de tous les accès aux locaux. Les forces de l'ordre sont également intervenues pour déloger les activistes attroupés devant la tour Total, brisant les chaîne humaines formées devant les locaux et recourant aux gaz lacrymogène pour faire fuir des rassemblements de militants. Les collectifs mobilisés tels qu'Alternatiba, Greenpeace ou Les Amis de la Terre et certains élus de gauche ont dénoncé une "violence extrême" de la part des forces de l'ordre.

"Les gardiens de la paix ne sont pas une milice que vous pouvez mettre à disposition des multinationales écocides" a lancé la députée insoumise du Val-de-Marne Clémence Guetté à l'attention d'Emmanuel Macron sur Twitter. D'autres ont mis en parallèle la répression des actions militantes et l'escorte assurée pour les actionnaires de TotalEnergie.