Des millions de Français ont de "la sympathie pour le Hamas" : le sondage choc de l'Ifop
Dès le 7 octobre 2023 et l'attaque du Hamas contre Israël, le nombre d'actes antisémites en France a augmenté de plus de 1 000 % par rapport à la période janvier-septembre 2023, selon le service de protection de la communauté juive (SPCJ) et le ministère de l'intérieur. Ce dimanche 5 avril 2024, l'Ifop publie la Radiographie de l'antisémitisme en France en 2024, une large enquête évaluant la perception de l'antisémitisme parmi les Français, la prévalence des idées antisémites, l'identification des groupes avec une forte incidence d'idées antisémites, ou encore l'impact du contexte actuel sur les Français juifs.
6 % des Français expriment de la sympathie pour le Hamas
L'analyse des enquêtes d'opinion démontre un clivage générationnel majeur dans l'attitude à l'égard d'Israël. En effet, "l'Etat Hébreu est davantage perçu par les jeunes comme étant une puissance coloniale". Une tendance qui n'est pas propre à la France, elle est observée dans la plupart des grandes démocraties occidentales. Le sondage de l'Ifop démontre notamment que 6 % des Français expriment de la sympathie pour le Hamas. Ce qui représente plus de 3 millions de personnes majeures. Dans le même temps, cette proportion grimpe à 14 % chez les moins de 35 ans. Les plus de 65 ans, eux, sont 2 % à éprouver de la sympathie envers le Hamas.
Un quart des Français juifs victimes d'un acte antisémite depuis le 7 octobre 2023
De plus, d'après l'étude, 25 % des Français juifs indiquent avoir subi un acte antisémite depuis le 7 octobre dernier. Pour 12 % d'entre eux, cela s'est produit à plusieurs reprises. Un chiffre qui monte à 36 % pour les personnes qui portent systématiquement ou régulièrement des signes religieux distinctifs, et 37 % pour les moins de 25 ans. Les "actes antisémites" évoqués dans l'étude Ifop peuvent inclure un large éventail d'incidents : du commentaire désobligeant sur les réseaux sociaux, à l'agression physique caractérisée. "Elles sont basées sur de l'auto-déclaration et ont par conséquent, parfois, une dimension subjective" précise l'étude.
Enfin, l'étude met en évidence une augmentation des contenus à caractère antisémite à partir du 7 octobre dernier sur les réseaux sociaux. "On observe un pic de propos très antisionistes, souvent caractérisés par un ton outrancier. De nombreux contenus font ainsi référence au nazisme ou à la Shoah" précise l'institut de sondage. Les Français juifs pourraient également s'y retrouver surexposés, influencés par les algorithmes des plateformes. Les réseaux sociaux tendraient à amplifier certains échos plutôt que de fournir un reflet fidèle de la réalité. Dans les faits, une minorité de la population soutient réellement une position anti sioniste radicale, comme le démontre l'étude Ifop.