Taxe poids lourds en France : gronde des routiers en Alsace, de quoi s'agit-il ?

Taxe poids lourds en France : gronde des routiers en Alsace, de quoi s'agit-il ? Les transporteurs routiers ont fait part de leur colère ce lundi matin. Dans leur viseur, la taxe poids lourds souhaitée par la Collectivité européenne d'Alsace.

Opération escargot ce lundi 7 octobre au matin en Alsace. Pour exprimer leur inquiétude, des dizaines de routiers ont ralenti la cadence sur les autoroutes alsaciennes. Deux convois, chacun composé d'une cinquantaine de poids lourds, se sont élancés sur les coups de 9 heures depuis Mulhouse et Strasbourg, avec comme objectif de rallier Colmar, relaie France 3. "Non à un nouvel impôt", pouvait-on lire sur certaines banderoles, note La Croix

La raison de leur colère ? La future taxe poids lourds (R-pass) souhaitée par la Collectivité européenne d'Alsace (CEA) pour 2027. Cette dernière doit être votée le 21 octobre prochain, avec à la clé : un nouveau péage autoroutier. Concrètement, la CEA souhaite taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes qui traversent la région du nord au sud, avec comme objectif de "rééquilibrer le trafic de transit de poids lourds".

Car la région estime que de nombreux camions feraient le détour par l'Alsace afin d'éviter les prix plus élevés pratiqués sur les autoroutes allemandes depuis fin 2023 et l'augmentation de la redevance outre-Rhin. En quelques chiffres, évoqués par Le Parisien et France 3, le nombre de poids lourds qui passent par l'Alsace aurait crû de 18% dans la région, depuis que l'Allemagne a revu ses prix à la hausse, avec même jusqu'à 30% de poids lourds en plus en août et en septembre derniers.

Vers de nouvelles manifestations ?

Mais du côté des détracteurs de cette nouvelle taxe, on pointe ses effets néfastes pour les entreprises et l'économie locales. Pour eux, qui dit nouvel impôt dit réduction des marges, des entreprises françaises moins compétitives, des conséquences pour l'emploi et même des faillites. Qui plus est, ils avancent que cette taxe, plus faible que chez nos voisins - 15 centimes par km en France contre 34 outre-Rhin -, ne devrait en rien motiver les camions étrangers à reprendre le chemin de l'Allemagne.

Lundi à la mi-journée, malgré la mobilisation des transporteurs dans la matinée, le report du vote, prévu dans 14 jours, a été refusé. De quoi susciter l'ire des manifestants qui ont d'ores et déjà promis au moins une nouvelle journée d'action.