Notre-Dame de Paris : de nouveaux vitraux ou pas ? La polémique continue
Ce vendredi 29 novembre, le public va découvrir l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, restaurée, lors d'une émission télévisée sur France 2 à paris de 9h30. Emmanuel Macron sera présent pour la dernière visite de chantier. Il s'agit là de sa septième visite depuis l'incendie du 15 avril 2019.
Le président de la République retrouvera dans la nef 1 300 personnes ayant oeuvré sur le "chantier du siècle". Il sera accompagné de l'archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich et du président de l'établissement public pour la restauration de Notre-Dame, Philippe Jost. Malgré l'émotion de l'évènement, les vitraux de la cathédrale continuent d'alimenter une polémique.
Des vitraux contemporains ? Une idée "absurde"
Alors que la cathédrale Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes le 7 décembre prochain, six vitraux contemporains posent problème. Ou plutôt, six nouveaux vitraux, censés remplacer ceux d'Eugène Viollet-le-Duc, posés en 1864. Si les vitraux d'origine sont intacts, Emmanuel Macron et l'archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, ont souhaité apporter une touche de modernité avec de nouveaux vitraux contemporains pour conserver une trace du 21e siècle dans la riche histoire de la cathédrale. Pour l'heure, huit artistes ont été pré-sélectionnés par concours. Une décision qui ne plait pas à tout le monde. Historien de l'art, Didier Rykner, trouve lui l'idée "absurde".
"Ce n'est pas contre les vitraux contemporains, c'est contre l'idée de remplacer des vitraux qui existent, qui sont classés monuments historiques par des vitraux qui seront peut-être bien ou peut-être pas bien, peu importe. Ce n'est pas possible, ces vitraux sont très grands, ils font 120 m2 de surface. Donc, ils vont aller en caisse, soyons clairs. C'est absurde", peste-t-il dans les colonnes de RFI. Il a même lancé une pétition en ligne pour tenter de conserver les vitraux, elle a pour l'instant récolté 200 000 signatures.
La Commission nationale du patrimoine et de l'architecture s'était elle, prononcée contre la pose de ces nouveaux vitraux. Plusieurs associations sont même prêtes à aller plus loin, et notamment à attaquer en justice, comme Sites et Monuments. Toujours auprès de RFI, l'historien et écrivain Camille Pascal voit à l'inverse l'initiative d'inclure l'art contemporain dans un tel ouvrage comme une chance : "Que l'on puisse, de temps à autre, laisser la place à l'expression de l'art contemporain français, ça ne me choque absolument pas", explique-t-il. Selon le Palais de l'Elysée, un "mot de remerciement" sera distillé par le chef de l'Etat au moment de conclure sa visite, destiné à l'ensemble des personnes qui ont contribué à ce chantier hors normes.