Lidl accusé de "complicité de mauvais traitements envers des animaux", une plainte déposée

Lidl accusé de "complicité de mauvais traitements envers des animaux", une plainte déposée Lidl fait l'objet d'une plainte de l'association de protection animale L214. L'enseigne est accusée de subventionner et de travailler avec des élevages responsables de "mauvais traitement envers des animaux".

Une nouvelle dénonciation signée L214. L'association animaliste a annoncé porter plainte contre Lidl et deux élevages partenaires de l'enseigne ce jeudi 20 février. L214 accuse des élevages porcins fournissant l'enseigne discount de "mauvais traitement envers des animaux", tandis que le distributeur est dénoncé pour "complicité de mauvais traitement envers des animaux".

L'association L214 appuie ses plaintes sur des enquêtes qu'elle a menées dans les deux élevages ciblés, l'un se trouve dans la Sarthe et l'autre dans le Finistère. Dans un communiqué, l'organisation indique que les photos et vidéos enregistrées par ses soins dans les élevages en février 2024 montrent "des violations flagrantes de la réglementation, comme la coupe systématique des queues", une mesure interdite depuis 1994. "On retombe sur des élevages intensifs, avec des animaux qui ne sortent pas sur l'extérieur, qui vivent en permanence sur un sol caillebotis et béton, et surtout qui pratiquent des mutilations qui sont systématiques sur les porcelets", détaille Sébastien Arsac, cofondateur et porte-parole de L214, France Culture, ce jeudi 20 février.

L'élevage du Finistère visé par une plainte aurait des pratiques "encore plus préoccupantes" selon l'association qui signale des locaux insalubres, la présence d'animaux agonisants ou encore la pratique du "claquage". Cette technique consiste à tuer les porcelets non-viables ou trop frêles en les jetant contre un mur ou contre le sol.

Des élevages soutenus par Lidl pour le bien-être animal

Non seulement des plaintes pour "mauvais traitement envers des animaux", L214 accuse Lidl France de "pratiques commerciales trompeuses" et a déposé une autre plainte pour ce chef d'accusation. L'association explique que les élevages visés par les plaintes sont censés faire partie du programme "bien être animal +" mis en place par l'enseigne. Cette campagne doit normalement subventionner huit élevages porcins "engagés à faire progresser les standards d'élevage vers plus de bien-être animal". "On est censé être sur des élevages mieux-disants, un peu premiums, de Lidl et en fait, on s'aperçoit sur le terrain qu'on en est très loin", a insisté Sébastien Arsac évoquant les conditions d'élevage citées plus haut.

L'association L214 fustige la communication de Lidl qui "fait de grandes promesses pour rassurer les consommateurs" mais subventionne des élevages qui "ne respectent pas les besoins fondamentaux des animaux et violent la réglementation en place depuis plus de 20 ans" selon des propos rapportés par l'AFP. Sébastien Arsac soutient qu'il y a une tromperie du consommateur sur les produits venant de ces élevages : "Quand on montre les images de ce type d'élevage au consommateur, on voit que plus de 90% des gens sont opposés à ce type d'élevage. On leur fait croire que tout est mieux dans ces élevages, ce qui n'est pas du tout le cas."

Rappelant que l'enseigne se présente comme le "supermarché le plus respectueux du bien-être animal", le co-fondateur de l'association animaliste enjoint le distributeur à respecter les critères du Pig Minimum Standards (PMS), un référentiel européen, soutenu par plusieurs ONG, qui porte sur les conditions d'élevage et d'abattage des cochons. Contacté par l'AFP, Lidl France n'a pas encore réagi à ces plaintes et n'a pas souhaité faire de commentaires.