Vigilance rouge canicule : qu'est-ce que ça signifie ? Qu'est-ce que ça change ?
Météo-France a déclenché le niveau d'alerte maximale pour ce mardi 1er juillet à partir de midi dans 16 départements, face à une vague de chaleur exceptionnelle. Parmi eux, toute l'Île-de-France (Paris, Val-d'Oise, Yvelines, Essonne, Seine-et-Marne), ainsi que le Loiret, l'Yonne, l'Oise, le Cher, le Loir-et-Cher, l'Indre, l'Indre-et-Loire, la Vienne et l'Aube.
Ce lundi 30 juin, 84 départements restent en vigilance orange, avec des températures variant entre 34°C et 40°C sur tout le territoire. Pour ceux qui ne sont pas concernés par l'alerte rouge, la vigilance orange se maintiendra également mardi 1er juillet.
Partout, sauf sur le littoral de la Manche et aux frontières belges, les températures dépasseront les 34°C, avec des pics fréquents à 38°C, selon Météo-France. Une telle extension géographique est "du jamais-vu", alerte la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Le précédent record datait du 23 juillet 2019, avec 80 départements en alerte simultanée.
L'épisode devrait atteindre son "paroxysme" en milieu de semaine, avec des pointes à 41°C et des "minimales très élevées, entre 20 et 24°C, voire un peu plus très localement". Météo-France évoque une "chaleur suffocante" qui expose toute la population, y compris les personnes en bonne santé. Mais les personnes fragiles restent les plus menacées : seniors, personnes handicapées, atteintes de maladies chroniques ou mentales, personnes isolées ou sous traitement régulier.
Parmi les quatre niveaux de vigilance canicule, mis en place après la canicule meurtrière de 2003 (environ 15 000 morts selon l'Assemblée nationale), le rouge représente le niveau d'alerte le plus élevé. Il désigne une "canicule extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique, et (qui) présente un fort impact sanitaire pour l'ensemble de la population et des impacts sociétaux (sécheresse, approvisionnement en eau potable, aménagement ou arrêt de certaines activités, etc.)", selon Météo-France.
Santé Publique France en état de "surveillance sanitaire"
Aucun seuil de température précis ne déclenche automatiquement le rouge. La décision est déterminé par Météo-France "sur la base des référentiels établis", comme la durée ou les seuils départementaux de chaleur, explique le ministère de la Santé sur son site. Ce niveau de vigilance a été déclenché pour la première fois en 2019, où deux canicules "très étendues et intenses" selon Santé publique France ont provoqué la mort de 572 personnes, dont 10 sur le lieu de travail.
Passer d'une alerte canicule orange à une canicule rouge a un impact sur le département concerné, avec des conséquences sur certaines d'activités, notamment en plein air. Les préfets des département peuvent interdire ou limiter des événements publics, notamment sportifs ou culturels. Une "surveillance sanitaire" est mise en œuvre par l'agence sanitaire Santé publique France pour "identifier rapidement un impact inhabituel (de la chaleur), afin de décrire les impacts observés et d'adapter les mesures de gestion à mettre en place".
Météo France explique qu'en cas de vigilance rouge, "chacun d'entre nous est menacé, même les sujets en bonne santé". Et précise : "L'augmentation de la température peut mettre en danger les personnes à risque c'est-à-dire les personnes âgées, handicapées, atteintes de maladies chroniques ou de troubles mentaux, les personnes qui prennent régulièrement des médicaments, les personnes isolées. Chez les sportifs et les personnes qui travaillent dehors, attention au coup de chaleur. Veillez aussi sur les enfants."
Des campagnes de prévention sont également diffusées à la télévision et à la radio dès la vigilance orange, par décision du ministère de la Santé. Le numéro vert canicule est activé afin de donner à la population des conseils "pour se protéger et protéger son entourage" : 0 800 06 66 66, accessible depuis le samedi 28 juin.
Quelles obligations pour les employeurs et les établissements scolaires ?
Les employeurs doivent procéder à une "réévaluation quotidienne des risques encourus par chacun des salariés", rapporte BFMTV. Pour cela, il doit prendre en compte "la température et son évolution en cours de journée, la nature des travaux devant être effectués, notamment en plein air ou dans des ambiances thermiques présentant déjà des températures élevées, ou comportant une charge physique", mais aussi "l'âge et l'état de santé des travailleurs", rappelle notamment le département des Bouches-du-Rhône.
Concernant les enfants, les préfectures départementales peuvent décider de fermer ponctuellement les écoles, en concertation avec les mairies et les directions académiques, même sans vigilance rouge. À Tours, par exemple, les établissements seront fermés lundi et mardi après-midi pour "protéger les enfants et les personnels", avec 38°C attendus.
Le ministère a envoyé des recommandations aux établissements : faire boire régulièrement les élèves, réduire les activités physiques, éviter les sorties aux heures les plus chaudes, prévoir casquettes et lunettes, et laisser aux directeurs la responsabilité d'adapter les mesures. Enfin, pour les candidats au brevet, bac ou BEP, les salles d'examen doivent rester fraîches et dotées d'eau potable.