Les oiseaux "tombent du ciel" : l'ouragan Mélissa est devenu un piège mortel pour des milliers de volatiles

Les oiseaux "tombent du ciel" : l'ouragan Mélissa est devenu un piège mortel pour des milliers de volatiles Plusieurs oiseaux ont été vus pris au piège dans l'œil de l'ouragan Mélissa, signe de la violence du phénomène. Des rafales à plus de 350 km/h ont été enregistrées par endroits.

L'ouragan Mélissa est qualifié de la "tempête du siècle" pour la Jamaïque par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Le phénomène s'annonce dévastateur pour l'île : il a va avoir un "impact massif" avec "des inondations soudaines catastrophiques et de nombreux glissements de terrain" explique Anne-Claire Fontan, spécialiste des cyclones tropicaux à l'OMM, à Reuters. Et c'est sans compter les infrastructures qui risquent d'être détruites ou encore les craintes concernant le bilan humain.

La Jamaïque, qui sait depuis plusieurs jours que l'ouragan Mélissa se rapproche avec ses vents à 290 km/h, est balayée par les vents depuis le lundi 27 octobre. Le phénomène est si intense que les vents de force ouragan s'étendent sur 45 kilomètres et que ceux équivalent à une tempête tropicale souffle vers l'extérieur sur plus de 300 km. Ces intempéries, qui ne sont qu'un aperçu, ont poussé la faune sauvage à se mettre à l'abri ou a déserté lorsque c'était possible. Les oiseaux ont préféré quitter les lieux selon le témoignage d'une touriste britannique à la BBC : "On entend un rugissement étrange qui semble venir de la mer. C'est vraiment étrange, comme si quelque chose arrivait. Les oiseaux sont tous partis, alors tout est devenu très silencieux. On dirait une ville fantôme".

Les volatiles auraient peut-être mieux fait de se terrer dans un endroit à l'abri des vents, comme il est conseillé aux habitants. En quittant l'île ou en passant à proximité, plusieurs oiseaux ont été pris au piège par l'ouragan Mélissa comme le montrent des images du National Hurricane Center (NHC). Les chasseurs d'ouragan de la réserve l'armée de l'air américaine ont pris des images de l'œil de Mélissa, et ils y ont vu des dizaines de volatiles pris au piège des vents violents.

Selon le météorologue Matthew Cappucci, des dizaines de milliers d'oiseaux ont probablement été aspirés vers l'œil du cyclone, car incapables de résister aux vents violents. "La plupart de ces oiseaux sont piégés. Parfois, ils ne peuvent s'échapper que lorsque la tempête faiblit, à moins de rencontrer une île et de pouvoir se réfugier sur la terre ferme", explique-t-il sur X. "Au-dessus de l'océan, les oiseaux n'ont aucun endroit où se poser. Certains tombent du ciel et meurent d'épuisement", ajoute le météorologue.

Et pour cause, si l'œil du cyclone est la partie la plus calme d'un ouragan, il est entouré des murs de vents les plus violents du phénomène. Les chasseurs d'ouragan du NHC ont enregistré des rafales allant à jusqu'à 388 km/h grâce à une sonde lancée dans le centre du cyclone lundi matin. Il s'agit de l'une des plus grandes mesures jamais relevées. La force de l'ouragan Mélissa est telle que les chasseurs ont avorté leur mission après deux pénétrations dans l'œil de l'ouragan en raison d'une turbulence extrême. C'est seulement la cinquième fois que les chasseurs du NHC interrompent un vol pour cette raison (après les ouragans Allen en 1980, Emily en 1987, Hugo en 1989 et Felix en 2007) souligne Cibercuba.