Limitation de vitesse : une baisse générale programmée

Limitation de vitesse : une baisse générale programmée Pour combattre l'insécurité routière, Manuel Valls, ministre de l'intérieur, a proposé un changement de limitations de vitesse qui viserait à baisser le nombre de morts sur les routes. D'autres mesures sont aussi envisagées.

L'objectif : faire tomber le nombre de morts sur la route à 2 000 d'ici 2020. Une ambition que le ministre de l'intérieur Manuel Valls compte réaliser grâce à une série de mesures impliquant notamment un changement des limitations de vitesse. Il envisage de proposer de "passer de 130 à 120 km/h, de 90 à 80 km/h et ainsi de suite, [ce qui] représentera, j'en suis convaincu, une baisse de la mortalité et des accidents", a-t-il expliqué lors de la présentation du bilan de l'accidentalité routière du premier semestre 2013. 

En dix ans, le nombre de morts par accidents de la route est passé de 8 000 à 4 000, un progrès considérable pour le ministre. Il justifie son programme "à chaque fois que nous avons baissé la vitesse, notamment sur le réseau secondaire ou en ville, nous avons obtenu des résultats". Il entend alors baisser de 10 km/h toutes les limitations de vitesse, y compris celle du périphérique où la vitesse maximale actuelle est de 80 km/h. Son avis n'est pas partagé de tous, Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes en rigole : "Quant à réduire la vitesse encore un peu plus, c'est sûr que si on roule à 0 km/h, on n'aura pas d'accident". Il fait part de la cause majeure d'accidents de la route selon lui : "les fous du volant".

Quant au prix de l'opération envisagée par Manuel Valls, le bilan est mitigé. Le coût des changements de limitations de vitesse induisent le remplacement de plusieurs dizaines de milliers de panneaux. Frédéric Péchenard, délégué interministériel à la sécurité routière relativise "sachant que le coût de l'insécurité routière s'est élevé à 23 milliards d'euros en 2012, cela serait financièrement rentable en fin de compte". 

 

Des boîtes noires dans les voitures ?

Pour renforcer la sécurité routière, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) explore la possibilité de placer une petite boîte noire dans les véhicules, tout comme il se fait dans les avions. Ces appareils enregistrent les données et restituent celles captées trente secondes avant l'accident. Dans le cas des voitures, ils mémoriseraient des informations telles que la vitesse, le port de la ceinture, le déclenchement des airbags, le freinage... Ce projet aurait pour but de contrer les accidents liés à la vitesse, dans le cadre de la révision des limitations proposées par Manuel Valls. Outre les données nécessaires a la détermination des circonstances des accidents, la petite boîte noire présente un double avantage. Selon Armand Jung, président de la CNSR, elle aurait pour but de "responsabiliser" l'automobiliste. 

EN VIDÉO - Manuel Valls a annoncé une baisse des morts sur la route.

"Valls annonce une baisse de nombre de morts sur les routes"