Bruno Le Maire souhaite que Total prolonge le plafonnement du litre de carburant à 1.99 euro après 2023
Le 28 août dernier, le groupe TotalEnergies confirmait par le biais d'un communiqué qu'il tiendrait son engagement de plafonner à 1.99 euro le prix du litre de la majorité de ses carburants jusqu'à la fin de l'année 2023. Dix jours plus tard, ce jeudi matin, Bruno Le Maire, invité à s'exprimer sur les ondes de France Info, a exprimé son désir de voir le géant pétrolier aller au-delà de cette date butoir. "Je souhaite que Total, qui a pris l'engagement de plafonner les prix de tous les carburants à 1,99 euro jusqu'à la fin de l'année, prolonge ce plafonnement au-delà du 31 décembre à 1,99 euro", a indiqué le ministre de l'Economie et des Finances. Il faut dire que les tarifs à la pompe n'ont cessé d'augmenter durant l'été. Cette semaine, le prix moyen au litre de gasoil a dépassé les 1.85 centime, soit une hausse d'environ 20 centimes par rapport au mois de juin. Le prix du Sans-Plomb 95 se rapproche quant à lui dangereusement des 2 euros, à 1.92 de moyenne, et les dépasse même très largement dans certaines stations-services.
Dans ce contexte très compliqué pour les automobilistes, et alors que l'inflation a connu un nouveau rebond en août, en partie à cause de la hausse des prix de l'énergie, Bruno Le Maire attend une nouvelle aide de la part du groupe TotalEnergies qui, rappelons-le, avait réalisé plus de 19 milliards de bénéfice en 2022, le plus important de son histoire. "Total est le seul grand pétrolier français qui nous reste, cela doit être un atout pour la nation française en général mais pour tous les automobilistes", préconise le ministre, conscient de l'enjeu. Alors que la Première ministre Elisabeth Borne avait confié fin août que le retour des "chèques carburants" n'était pas d'actualité, le gouvernement ne semble pas prêt à mettre une nouvelle fois la main à la poche.
"On n'a pas vocation à payer les choix politiques et géopolitiques de l'Arabie Saoudite ou de la Russie"
En 2022, face à la forte hausse des prix des carburants consécutifs au déclenchement de la guerre en Ukraine, le gouvernement avait mis en place à l'automne 2022 une ristourne générale de 30 centimes puis de 10 centimes qui avait pris fin le 31 décembre. Une remise de l'Etat semble aujourd'hui inenvisageable à écouter Bruno Le Maire ce jeudi matin sur France Info. Pour l'ancien ministre de l'Agriculture, une nouvelle aide serait une "triple aberration", à la fois "écologique", "budgétaire" et "diplomatique". "Ça veut dire que vous payez la diplomatie pétrolière de M. Poutine et de l'Arabie Saoudite qui visent à réduire les volumes pour augmenter les prix", explique-t-il. On n'a pas vocation à payer les choix politiques et géopolitiques de l'Arabie Saoudite ou de la Russie".
On l'aura compris, le ministre de l'Economie et des Finances espère avant tout convaincre TotalEnergies à prolonger le plafonnement de ses prix. "C'est à Patrick Pouyanné de prendre la décision, mais je salue le choix qui a été fait par Total depuis plusieurs mois (...) Je lui fais confiance pour qu'il prenne en considération les difficultés de nos compatriotes." La balle est désormais dans le camp du PDG du groupe pétrolier, élevé au rang d'officier de la Légion d'honneur il y a quelques semaines.