Scandale Volkswagen : Martin Winterkorn poursuivi, la tricherie connue de la direction depuis 2007 ?
[Mis à jour le 28/09/2015 à 13h34] Martin Winterkorn devant la justice ? L'ex-patron de Volkswagen, qui a présenté sa démission mercredi avant d'être remplacé vendredi par Matthias Muller à la tête du gigantesque groupe automobile, fait l'objet d'une enquête de la part de la justice allemande. Le parquet de Brunswick annonce en tout cas ce lundi l'ouverture d'une information judiciaire, "du fait de plaintes au pénal" déposées contre lui, précise la presse allemande. Le groupe Volkswagen a également déposé plainte contre X dans cette même affaire. Chaque jour apporte son lot de révélations dans le scandale Volkswagen, cette fraude à l’échelle mondiale réalisée par le groupe allemand pour déjouer les contrôles antipollution et ne pas respecter les normes d’émissions de gaz polluant, principalement le dioxyde d’azote, dit NOx. Dimanche, le tabloid allemand Bild révélait que Bosch était la firme qui avait fourni le fameux logiciel espion à l’origine du trucage dès 2007. Le célèbre équipementier allemand aurait toutefois informé son client que son installation sur des véhicules de série était illégale et qu’il ne devait être utilisé que pour des tests internes. Interrogé par la presse allemande, le groupe n’a pas réagi et se tient à la confidentialité. Pour rappel, plus d'un million de véhicules sont concernés en France (voir la liste).
Cette révélation montre en tout cas l’historique de la fraude et met les dirigeants d’alors de Volkswagen un peu plus dans la tourmente. Un autre journal allemand, le Frankfurter Allgemeine Zeitung ajoute que des membres du personnel avaient également averti la hiérarchie des problèmes encourus. Dès 2011, un technicien de Volkswagen aurait ainsi prévenu ses supérieurs selon le FAZ qui s’appuie sur des sources internes, proches du conseil de surveillance du groupe. Visiblement sans résultat puisque Volkswagen a continué d’ignorer les mises en garde et a fait de même auprès des autorités américaines quand les premiers résultats de l’enquête de l’agence environnementale lui sont parvenus.
Il a fallu attendre que ces mêmes autorités menacent Volkswagen de lui retirer l’agrément donc l’autorisation de faire circuler ses véhicules sur le sol américain pour que le groupe allemand finisse par avouer la supercherie. C’était il y a moins de deux semaines, une éternité sans doute aux yeux des dirigeants et salariés de Volkswagen pour qui chaque jour depuis semble être un cauchemar… L’enquête interne diligentée par le groupe et les pressions mises par le gouvernement allemand qui exige la présentation d’un plan d’action pour le 10 octobre prochain devraient permettre d’en savoir plus sur les degrés d’implication des dirigeants du mastodonte de l’automobile allemande.