Interview de Jonathan King, réalisateur de "Black Sheep"

A l'occasion de la sortie du déjanté "Black Sheep", le réalisateur néo-zélandais Jonathan King (ou celui qui transforma des gentils petits moutons en créatures sanguinaires) nous raconte l'élaboration de cette comédie jouissive, strictement interdite aux végétariens !

 

Pourquoi avoir décidé de transformer ces charmants petits moutons en créatures sanguinaires et tueuses ?

Les moutons participent à l'image qu'on se fait de la Nouvelle Zélande : les gens les voit comme des créatures mignonnes et affectueuses. Mais lorsqu'on les examine de plus près, on peut quand même s'apercevoir que ce sont des grosses bêtes assez laides. Ce n'était donc pas si difficile de les imaginer en animaux dangereux. Et cette simple idée m'a immédiatement amusé !

Vous n'avez pas eu trop de mal à convaincre les producteurs ? Etiez-vous réellement libre dans vos choix de mise en scène ?

On a mis trois ans pour financer le film. Finalement, tout le monde était prêt à faire le meilleur "slasher-mouton-movie" possible. J'étais donc libre et même encouragé à retranscrire les détails les plus extrêmes du scénario. J'ai fait de mon mieux pour aller jusqu'au bout de ma pensée.

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Le Silence des Agneaux © Colifilms Diffusion

Vous dites refuser catégoriquement les effets numériques pour préférer les effets spéciaux à l'ancienne. Est-ce par nostalgie des films d'horreur des années 80 ?

J'ai grandi avec des films d'horreur comme Evil Dead, Zombie, Le Long-Garou de Londres et Braindead : des films que j'admire. J'aime comment leurs effets spéciaux apportent un côté viscéral, immédiat qui tiennent d'ailleurs toujours la route 20 ans après. Alors que les effets spéciaux numériques, utilisés ces dernières années, n'apportent qu'un résultat désastreux. Je maintiens que les effets organiques sont beaucoup plus crédibles pour le public. A l'inverse, les effets numériques peuvent facilement laisser les spectateurs sceptiques...

Pouvez-nous nous parler de Weta Worshop ?

On a donné le scénario à Richard Taylor qui travaille chez Weta Worshop : il l'a adoré et a promis de faire le film. Ca a apporté une certaine sérénité sur le plateau puisqu'on pouvait désormais élever les effets spéciaux à un certains niveau de qualité. Les artisans ont donc réuni tous leur savoir, toute leur expérience acquise pendant le tournage du Seigneur des Anneaux et de King Kong pour élaborer des... moutons tueurs !

Vous vous êtes inspiré d'Evil Dead de Sam Raimi, une référence parmi tant d'autres...

Oui, des films comme Les Dents de la mer, Les Oiseaux, Jurassic Park et Le Loup Garou de Londres m'ont tous influencé pendant l'écriture du scénario. Pendant le tournage, il m'arrivait même de me les approprier. Certains scènes sont de purs hommages, d'autres moins...

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Attaque de moutons © Colifilms Diffusion

On pense à une vraie comédie à la lecture du synopsis. Mais vous nous offrez des séquences de pure terreur. Comment établir cet équilibre entre horreur et comédie ?

J'ai joué avec cet équilibre pendant le tournage mais encore plus lors du montage. Il fallait alterner les scènes où l'on rit des créatures et celles où on en a peur. C'était notamment problématique lors de la séquence du "Mouton-Garou" : il fallait que ce soit absolument effrayant mais je n'arrêtais pas de me dire qu'un gars qui se transformait en mouton, c'était fatalement drôle...

Que comptez-vous faire aujourd'hui, après nous avoir fait découvrir une oeuvre aussi déjantée que Black Sheep ?

Je tourne actuellement Under the Mountain, un film d'aventure fantaisiste, noir et effrayant mais destiné à un public beaucoup plus jeune !