Les réalisateurs de La Reine des Neiges livrent les secrets de la suite [Interview]
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Jennifer Lee et Chris Buck, réalisateurs de La Reine des Neiges 2, et Peter Del Vecho, producteur du film, reviennent pour Linternaute.com sur la création de cette suite très attendue. Interview.
A l'occasion de leur passage en France pour la promotion de La Reine des Neiges 2, nous avons rencontré Chris Buck, co-réalisateur du film, Jennifer Lee, co-réalisatrice et scénariste, ainsi que Peter Del Vecho, producteur du film. L'occasion pour nous de leur poser quelques questions sur cette suite très attendue après le succès monumental de La Reine des Neiges.
Comment avez-vous étendu l'univers de La Reine des Neiges ?
Jennifer Lee : Nous voulions que l'histoire évolue, que les personnages grandissent et s'aventurent dans un monde plus grand. Et pendant le processus d'écriture, ce monde ne faisait que grandir. On demandait à Peter si on pouvait avoir un esprit du feu, et puis un cheval aquatique, et du vent… Tout ceci représentait des défis pour ces personnages confrontés au changement. On savait que l'univers allait évoluer mais on ne réalisait pas jusqu'où ça nous mènerait.
Chris Buck : Au début, on s'est rendu compte que nos personnages mûrissaient et on a décidé de soutenir cet aspect avec le changement des saisons. C'est pour ça qu'on a choisi de placer le film en automne.
Avez-vous ressenti de la pression après le succès du premier ?
Peter Del Vecho : C'est vrai mais je crois que dès le départ l'histoire s'est développée pour les bonnes raisons. Jennifer pensait qu'il y avait plus à raconter. Mais nous avons juré de laisser cette pression à l'écart, de nous concentrer sur les personnages et de permettre à l'histoire d'évoluer.
Comment la relation entre Anna et Elsa évolue-t-elle dans La Reine des Neiges 2 ?
J. L. : Dans le premier film, elles se battaient pour être ensemble. C'est intéressant de voir qu'Anna bravait tous les dangers parce qu'elle n'avait rien à perdre. Dans le 2, on peut les voir ensemble et voir combien elles s'aiment. Maintenant c'est différent car elle a tout à perdre. Découvrir jusqu'où elles sont prêtes à aller pour se protéger nous a surpris. Au bout du compte, on les voit faire beaucoup de choses de leur côté mais c'est leur amour qui les fait avancer. Leur relation s'est renforcée dans le deuxième film.
Comment avez-vous travaillé sur les chansons de cette suite ?
C. B. : Dès le début, nous avons discuté avec Robert et Kristen Anderson-Lopez pour voir comment différencier les deux films d'un point de vue musical. Nous avons pensé qu'il fallait traiter La Reine des Neiges 2 comme le deuxième acte d'une comédie musicale à Broadway. Le premier acte sert à mettre en place les personnages, les enjeux. Le deuxième acte permet d'approfondir les émotions procurées par les chansons. C'est ce qu'on a fait. Sans oublier l'humour. Nous voulions qu'il y ait encore des chansons drôles dans le film.
Habituellement, il n'y a que deux actes dans les comédies musicales de Broadway. Peut-on s'attendre à ce qu'il y ait un troisième acte à La Reine des Neiges ?
J. L. : Deux actes ! C'est bon pour moi !
P. DV. : La Reine des Neiges 1 et 2 nous paraissent être un seul et même voyage. Nous n'avons pas pensé au-delà pour le moment.
J. L. : Nous verrons si les gens aiment celui-là.
Le processus d'écriture de cette suite a-t-il été différent du premier ?
J. L. : Vu qu'on avait travaillé sur le premier film et sur la comédie musicale à Broadway avec Robert et Kristen Anderson-Lopez, on a pu communiquer plus en profondeur. J'écrivais des monologues, des journaux intimes pour montrer ce qui se passait dans l'esprit des personnages. Et ils pouvaient ensuite s'en servir comme base. Ça nous a aidé à faire en sorte que les chansons soient plus profondes.
Vous avez rencontré Dany Boon sur le premier film lors d'une visite aux studios d'animation Disney. Est-ce important pour vous d'intégrer les acteurs étrangers ?
J. L. : Nous n'en avons pas toujours l'occasion mais quand on peut le faire, c'est toujours positif pour nous comme pour eux. Plus on peut les intégrer au processus de création, plus ça les inspire pour les personnages. Nous travaillons très étroitement avec les acteurs américains pour créer ces personnages. Dès qu'un acteur étranger peut venir nous aider à prendre possession de ce personnage, ça lui donne plus d'authenticité plutôt que de simplement imiter ce qu'on a fait dans l'original. C'était génial de l'avoir et c'était super de le revoir [pour la promotion française du deuxième épisode, ndlr].
Que voulez-vous que le public retienne du deuxième film ?
C. B. : Il y a tellement de choses… On parle souvent de la puissance de persévérer chez nos personnages. Ils font face à de grands obstacles mais ils persévèrent et ils en sortent tous grandis. Si notre public, surtout s'il est jeune, retient ça, c'est déjà très bien.
J. L. : Et sauter dans l'inconnu. C'est terrifiant quand les choses changent mais on peut s'en remettre à l'amour et très bien s'en sortir voire réaliser des choses encore plus fortes que ce qu'on pensait.
L'Islande est-elle une inspiration pour La Reine des Neiges 2 ?
P. DV. : Nous sommes d'abord allés en Norvège et en Finlande, ce qui nous a aidés à établir Anna comme notre personnage de conte de fée. Nous sommes aussi allés en Islande, cette terre qui tient du mythe où l'on peut voir la puissance de la nature et comment les pouvoirs d'Elsa pourraient lui faire face. Ce paysage nous a permis de nous rendre compte que nous avons deux personnages très différents. Anna est le personnage de conte de fée tandis qu'Elsa est un personnage mythique. Ça nous a permis d'ajouter une couche supplémentaire à cette histoire.
J. L. : Et l'Islande a été fondée en grande partie par les Norvégiens. Il y a donc un lien dans le folklore et les mythes islandais et norvégiens. Nous voulions faire en sorte que la magie des films soient très inspirée de la mythologie nordique. Le fait que les mythes des deux pays soient si liés nous a donné de la matière encore plus riche à explorer.
C. B. : La séquence où Elsa fait face à la mer sombre est très inspirée d'une des plages que nous avons pu visiter. Plus tard dans le film, il y a une séquence qui nous est venue d'une visite d'un glacier islandais. Nous avons été très inspirés par l'Islande.