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Sport & culture : je t'aime, moi non plus ?

Sport & culture : je t'aime, moi non plus ? Décalés et spontanés, les débats des Éclaireurs nous donnent une autre vision de la culture. Organisés depuis 2017 par les Espaces Culturels E.Leclerc, ils réunissent autour de Frédéric Taddeï et de Michel-Édouard Leclerc les grands acteurs du monde de la culture.

Le sport et la culture, deux domaines que tout oppose ? Ils ont pourtant beaucoup en commun. Si cela n'a pas toujours été le cas, le monde des arts et de la culture s'intéresse aujourd'hui de plus en plus au sport, et les sportifs, eux, investissent le monde de la culture.  "C'est un phénomène récent, donc un peu suspect", estime en introduction Frédéric Taddeï. Kris, scénariste de bande dessiné, témoigne d'ailleurs qu'il a mis dix ans à convaincre les éditeurs de publier sur ce sujet. "On a longtemps eu l'image de sportifs qui ont un physique mais pas de cerveau, estime de son côté Maria Ribeiro Tavares, sportive spécialiste du saut à la perche. Et puis on s'est rendus compte qu'ils avaient aussi un cerveau". Elle est d'ailleurs directrice générale de Perfé'O, une entreprise qui accompagne les sportifs dans leur gestion de carrière, notamment l'après-compétition.

Michel-Edouard Leclerc nuance cependant : "Historiquement, l'un des grands sujets de la sculpture dans l'Antiquité, c'était le sport. Et aux XVIIe et XVIIIe siècles, la peinture équestre était très présente. Mais quand le sport devient populaire, l'art devient plus élitiste vis-à-vis de lui ". Pour Jean-Philippe Bouchard, ancien journaliste de L'Equipe, auteur, éditeur et libraire, si le sport n'a pas sa juste place dans la culture, "ce n'est pas le sport ou les sportifs qui sont en cause, mais les intellos parisiens et les éditeurs qui ne sont pas intéressés".

Mais aujourd'hui, le sport revêt la même dimension de spectacle que la culture. "Le sport est déjà un film, affirme Guillaume Martin, coureur cycliste, auteur et diplômé de philosophie, il draine la même émotion, alors pourquoi en faire un film ? Souvent, on trouve les œuvres traitant de sport mauvaises parce qu'on a l'impression de voir la même chose en moins bien". "Le cinéma n'a rien a dire sur le sport. La littérature, si", estime d'ailleurs Arnaud Jamin, journaliste et programmateur de L'œil du Tigre sur France Inter. Si Frédéric Taddeï estime que les œuvres traitant de sport sont considérées comme de la "culture au rabais" - "on risque d'être catalogué comme auteur sportif", abonde l'écrivain Sylvain Coher, Kris estime que cela a changé, et que les auteurs s'intéressent au sport, entre autres, pour son émotion. Et le produit culturel la plus vendu reste FIFA, le célèbre jeu vidéo sur le foot.

Extrait du débat "Sport & Culture : je t'aime moi non plus ?"

Quelques réactions du public à l'issue du débat

Pour Françoise, qui se dit "pas vraiment sportive et pas accro à la littérature sportive", le débat "a donné envie de lire les livres des intervenants" et permet de montrer "que la culture et le sport peuvent se nourrir mutuellement". Younès a notamment apprécié les anecdotes de Chris sur comment il s'est intéressé au foot et sur l'équipe d'Algérie, "d'autant plus que j'ai lu sa BD il n'y a pas longtemps". "C'est peu commun de lier culture et sport", apprécie de son côté Eléonore, même si, danseuse pendant huit ans, elle "s'interroge sur le fait que Frédéric Taddeï ait décrété que ce n'était pas un sport mais un art".

En vidéo, l'intégrale du débat "Sport & Culture : je t'aime moi non plus ?"