Comment les jihadistes utilisent-ils Telegram ?

Ils n'utilisent pas forcément l'option de protection par chiffrement pour communiquer © Sylvain Biget
En plus de l'option de discussion directe, la grande force de Telegram, c'est la création de chaînes (channels) privées et de groupes pouvant atteindre jusqu'à 5000 abonnés. La chaîne est alimentée en contenus par son créateur. C'est avec ce procédé que l'un des auteurs de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray avait annoncé ses intentions à près de 200 abonnés. Pour accéder à une chaîne, il faut obtenir son adresse. Elle ressemble à t.me/nomdelachaine. L'adresse peut être publique et il est possible de la trouver via une recherche sur Internet. Elle peut également être privée, ce qui signifie qu'une personne vous a transmis le lien en vous invitant. C'est souvent ce procédé qu'emploient les recruteurs jihadistes, après avoir dialogué en messages privés via d'autres plateformes comme Twitter ou Facebook. De fait, les abonnés et le créateur de la chaîne Telegram ont l'impression qu'elle est confidentielle. Ce n'est toutefois pas le cas, et elle n'est pas non plus chiffrée, contrairement aux messages privés.
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