Test Dragon Quest 3 HD-2D : le remake d'un jeu culte qui joue sur la nostalgie

Test Dragon Quest 3 HD-2D : le remake d'un jeu culte qui joue sur la nostalgie 35 ans après la sortie du jeu original, Dragon Quest III s'est offert un remake aussi beau que captivant. Développé par Square Enix, nous avons pu jouer au titre pour vous donner notre avis.

Ambitieux était le pari de moderniser ce classique du jeu vidéo qu'est Dragon Quest 3, mais c'est une franche réussite qui a couronné le travail de Square Enix et de la Team Asano. Complet, magnifique et entraînant, le titre se présente comme une version franchement améliorée du jeu de base, qui était déjà très apprécié par les gamers.

Dragon Quest 3 propose effectivement une expérience de jeu unique en son genre, que nous ne sommes pas prêts d'oublier. Capable de trifouiller la nostalgie des joueurs les plus anciens tout en proposant des innovations originales (surtout sur le plan graphique), nous avons pu tester ce remake, qui s'est avéré aussi agréable que mémorable. 

Le récap de notre test de Dragon Quest III HD-2D sur Switch
  • Des graphismes magnifiques qui empruntent un style pixel art.
  • Un gameplay de longue durée qui nous fait voyager.
  • Des possibilités de gameplay infinies grâce aux diverses fonctions des personnages.
  • Un jeu répétitif avec des combats intempestifs.
  • Un scénario qui a mal vieilli depuis les années 1980. 

Une histoire qui manque un peu de croustillant

Dragon Quest III, c'est l'histoire un(e) jeune adolescent(e) de 16 ans qui part à l'aventure afin de terminer la quête inachevée de son père, Ortéga. Plusieurs années avant l'intrigue, notre paternel brillait d'un prestige inégalé, l'amenant à combattre l'archimédon Baramos, grand antagoniste du jeu.

Petit héros deviendra grand © Square Enix / Valentin Gasselin

Malheureusement, l'aventure s'est brutalement terminée pour le héros, qui n'est jamais réapparu depuis son expédition suicide. Dès les premières minutes du jeu, nous nous voyons attribuer la lourde tâche de reprendre là où Ortéga avait échoué et de battre Baramos pour rétablir la paix dans le monde. Rien que ça. 

Accompagné en permanence par ses trois compagnons de route, le/la protagoniste est donc destiné(e) à quitter sa ville natale d'Aliahan et à parcourir le vaste monde qui l'entoure. Nous serons amenés au fil de l'intrigue à traverser d'innombrables autres royaumes et villages éparpillés sur l'ensemble de la carte, non sans rencontrer d'occasionnels antagonistes, qui chercheront à contrecarrer nos plans. 

Notre épopée nous permet de retracer les pas de feu Ortéga, figure mythique qui a marqué l'histoire de son empreinte. Les PNJ rencontrés au long de l'histoire se plaisent à relater les divers exploits de notre père, non sans nostalgie et mélancolie. En même temps que d'écrire notre propre épopée, nous suivons avec curiosité celle mythique d'Ortéga, dont la mort n'est pas si certaine que cela. Les épisodes de flashback sont très intéressants, et apparaissent comme le meilleur du scénario. 

Un des flashbacks retraçant l'épopée d'Ortéga © Square Enix / Valentin Gasselin

Si les flashbacks sont entraînants, l'intrigue en elle-même l'est un peu moins. Braver des monstres à l'âge de 16 ans pour faire régner le bien, c'est un peu simplet, mais il faut noter que le scénario date de 1988 et que Dragon Quest 3 HD-2D n'est qu'un remake. Le jeu ne se démarque donc pas pour la fraîcheur de son histoire.

La faiblesse du scénario culmine à plusieurs reprises, notamment lorsque l'aventure nous entraîne vers d'autres villages sans véritable raison. Souvent, les PNJ nous incite à nous rendre dans les prochains lieux sans justification. Nous sommes aiguillonnés à travers la carte juste pour le bon déroulé du gameplay et pas pour des motifs précis. 

Des graphismes à couper le souffle

Si le jeu souffre de quelques creux scénaristiques, Dragon Quest 3 profite cependant de qualités graphiques indéniables. Les graphismes, travaillés par la Team Asano (qui a aussi planché sur Octopath Traveler), sont à couper le souffle. Chaque village, chaque royaume, chaque grotte ou espace naturel est rempli de beauté et de fascination. 

Entre les couleurs qui se marient divinement bien, et les reflets de lumière qui apportent un charme incroyable, jouer à Dragon Quest 3 est un plaisir constant pour les yeux. Réalisé au style HD-2D, le rendu est original, puisqu'il mélange personnages et monstres en pixel art avec des décors en 3D plus modernes. Le mélange est très convaincant, même si un jeu 100% pixel art, comme Octopath Traveler n'aurait pas été de refus.

Un style qui ne laisse personne indifférent © Square Enix / Valentin Gasselin

Comparé au Dragon Quest 3 premier du nom, vieux de trente ans, il est clair qu'un travail monstrueux a été mis en place pour rendre les décors plus vivants. Décors qui gagnent encore plus en prestige grâce à la musique qui se joue en fond. Il s'agit de la même que le jeu original, qui avait été composée par nul autre que Koichi Sugiyama, mais en version orchestrale. Bien que la bande-son soit impeccable et ravive la nostalgie, nous déplorons la manque de variété.

​​​​​​​Il est en effet assez épuisant de toujours entendre la même mélodie dans nos oreilles. Chaque village et chaque grotte ont dans l'ensemble tous le même thème, et ne parlons pas de la musique de combat, qui devient petit à petit insupportable. Si reprendre les mélodies d'origine est un véritable bon point, des morceaux supplémentaires auraient été bienvenus. 

Une épopée exotique et dépaysante

Néanmoins, passer son temps devant Dragon Quest 3 reste une pure partie de plaisir. Entre exploration, combat, narration et mystère, le jeu propose une variété d'activités agréable. Nous avons apprécié vagabonder partout sur la carte, que ce soit sur terre, en mer ou dans les airs.

Entre les plaines désertiques, les montagnes enneigées, les forêts épaisses et les océans d'azur, le dépaysement est total. Les différents villages et royaumes, éparpillés un peu partout sur la carte, regorgent de vie et de personnalité. Aucun lieu ne ressemble à un autre, chaque cité ayant son architecture, ses coutumes et son histoire. Les diverses populations sont à chaque fois au cœur d'une intrigue unique. 

Les différents villages de Dragon Quest 3 ne sont pas sans rappeler les cultures de notre propre monde. Ainsi, nous avons le plaisir de traverser un village aux airs japonais, de passer à côté de pyramides identiques à celles d'Égypte, de visiter des châteaux européens... 

Entre forêt de bambou et arches traditionnelles japonaises © Square Enix / Valentin Gasselin

Les environnements de jeu ne manquent pas d'une certaine magie, certains endroits étant plus féériques que d'autres. Que ce soit les grottes aux cristaux étincelants ou à la lave coulante, les forêts magiques et les royaumes enchantés, nous ne nous sommes jamais ennuyés. Tout était impressionnant d'originalité et de beauté. 

À noter que même si le jeu nous tient la main au tout début de l'intrigue, nous profitons par la suite d'une grande liberté d'exploration. Il nous est permis d'aller où nous voulons, quitte à nous écarter de l'intrigue, ce qui est vraiment agréable. Seul dans le vaste monde de Dragon Quest 3, un sentiment de liberté nous empare et nous berce jusqu'à la fin du jeu. 

Les combats, une fausse bonne idée

Dragon Quest 3 étant un RPG, les phases de combat sont un aspect important. Si l'exploration ne souffre d'aucun défaut, les affrontements contre les ennemis, eux, subissent une critique plus nuancée. Commençons par le positif. 

L'atout de Dragon Quest 3 et de la licence en général, c'est que le joueur constitue selon ses envies les trois autres compagnons qui feront l'aventure avec son personnage. Nous avons le choix entre plusieurs classes, comme le guerrier, le combattant, le magicien, le marchand, le prêtre... chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Les possibilités sont quasiment infinies et chaque partie est donc unique en son genre. 

Quatre compagnons inséparables © Square Enix / Valentin Gasselin

Dragon Quest 3 propose trois niveaux de difficulté : le plus élevé requérant implication et talent, tandis que le plus simple vous permet d'être tout simplement immortel. Les quatre combattants à votre disposition ne pourront jamais avoir en dessous de 1 PV, une vraie aide pour les joueurs surtout passionnés par l'exploration et l'histoire. Aide d'autant plus agréable au vu des innombrables combats qui ponctuent l'aventure. 

Que ce soit la grande carte, les donjons ou les grottes, il est en effet très récurrent de se faire attaquer par des monstres, qui chercheront à faire dégringoler votre barre de PV. Les combats rythment sans cesse la partie dans un système classique de tour par tour, mais ce rythme est bien trop soutenu. À peine faisons-nous trois pas que nous sommes interrompus par un énième affrontement. 

À force de jouer, ces interruptions sont démoralisantes, d'autant plus que les combats sont parfois très longs. Malgré la possibilité d'accélérer les fenêtres de dialogue et d'automatiser les attaques de nos trois alliés, il n'est pas rare de regarder sa montre. Autant dire que lorsque nous sommes attaqués par un éventail de huit ennemis différents, nous ne sommes pas loin du cauchemar. 

Des combats qui ne sont pas de tout repos © Square Enix / Valentin Gasselin

Un remake qui innove

Bien que Dragon Quest 3 HD-2D reprenne fidèlement l'intrigue du jeu originel, Square Enix s'est permis quelques nouveautés très sympathiques, à commencer par l'arène de monstres. Celles-ci sont trouvables dans une poignée de villes et permettent de faire s'affronter des monstres rencontrés au cours de notre aventure. 

Les recruter n'est pas toujours simple. Tandis que certaines créatures accepteront immédiatement de rejoindre vos rangs, d'autres prendront la fuite et ne vous rejoindront que sous certaines conditions. Afin de toutes les réunir, il est nécessaire de parcourir le monde de fond en comble et d'adopter la bonne stratégie pour approcher les plus réticents. Les arènes promettent des récompenses alléchantes et pourraient faciliter notre épopée contre le grand Baramos.

Le remake de Dragon Quest 3 intègre également une classe de personnage inédite pour les joueurs occidentaux : le monstrologue. Celui-ci peut utiliser les capacités des monstres pour s'en servir lors des affrontements, un savoir qui peut s'avérer très précieux.

Notre conclusion de Dragon Quest 3 HD-2D

Ainsi, Dragon Quest 3 HD-2D a été une très belle découverte du titre phare de Square Enix. Accompagné de la Team Asano, Square Enix a parfaitement réussi à moderniser ce classique du jeu vidéo, tout en se permettant quelques nouveautés bienvenues. Nous avons particulièrement apprécié le style graphique HD-2D, qui est aussi magnifique qu'envoûtant. 

Chaque royaume et chaque village renferme un charme qui lui est propre, avec une culture et une architecture unique. Dragon Quest 3 est synonyme d'exploration exotique et d'épopée dépaysante. Les mini-intrigues qui prennent place au sein des lieux remarquables sont courtes mais amènent une profondeur scénaristique bénéfique pour l'histoire principale, qui elle est relativement basique.

Même si les phases de combat sont au bout d'un moment répétitives et intrusives, la possibilité de composer soi-même son équipe est un plus. Chaque joueur approche donc les ennemis à sa manière et selon sa stratégie. 

Nous ne pouvons donc que vous recommander le dernier titre de Square Enix, qui est capable de satisfaire les joueurs vétérans comme les nouveaux venus. Dragon Quest 3 HD-2D s'adresse autant aux fans invétérés de la licence qu'aux plus jeunes, et promet une expérience de jeu inoubliable.