X en danger ? Le nouveau réseau social Bluesky pourrait le dépasser
L'élection présidentielle ayant mené Donald Trump au pouvoir fait décidément toujours parler d'elle. Avec la récente nomination d'Elon Musk (patron de Tesla et de SpaceX) en tant que ministre de l'efficacité gouvernementale, les choses changent, y compris là où l'on s'y attend le moins. Le nouveau titre du millionnaire américain, aussi surprenant que débattu, rebat les cartes concernant la popularité du réseau social X.
Souvent critiqué pour la virulence de ses utilisateurs ou la place prépondérante laissée à la désinformation et l'activisme d'extrême-droite, X n'en mène pas large en cette fin 2024. Parce qu'il s'agit depuis quelques années d'un puits de haine et de tourments, les utilisateurs choisissent de lui tourner le dos et de lui préférer un tout autre réseau : Bluesky.
L'ascension folle d'une jeune plateforme
Créé en 2021, Bluesky n'est accessible au public que depuis février dernier. Quoique récent, le réseau a vu son nombre d'utilisateurs grimper en flèche ces derniers mois, avec un pic notable depuis l'élection de Donald Trump début novembre. En effet, près de deux millions de nouveaux internautes se sont rendus sur la plateforme, portant le nombre total d'utilisateurs à 15 millions. Pour rappel, "seuls" 9 millions de comptes avaient été créés en septembre 2024.
Si Bluesky est devenu autant prisé, c'est pour le caractère plus paisible et respectueux de sa communauté, qui rappelle finalement les prémices de Twitter. Développé par Jack Dorsey, l'ancien PDG de Twitter, la plateforme permet de partager des posts plus sereinement, sans craindre le risque de l'insulte ou de la répression.
Le transfuge vers Bluesky apparaît comme un message éminemment politique : celui de la contestation contre l'idéologie républicaine, homophobe et raciste d'Elon Musk. Il n'est donc pas surprenant de constater que le réseau social au papillon bleu attire majoritairement des Américains, désabusés par l'élection de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis.
Malgré la popularité croissante de Bluesky, le petit réseau est encore loin de dépasser ses aînés, Threads comptabilisant 275 millions d'utilisateurs actifs mensuels en novembre, contre 619 millions pour X.
En quoi consiste Bluesky ?
Comme X, Bluesky permet à ses utilisateurs de poster des messages, mais aussi d'aimer, répondre et reposter celui des autres. Sa structure est similaire à celle placée sous la direction de Musk, mais une différence majeure distingue les deux adversaires.

Tout utilisateur de Bluesky peut identifier à l'avance les contenus qu'il juge indésirables, évitant ainsi d'être témoin de contenus violents ou sexuels. La modération est bien plus poussée que sur X, Elon Musk favorisant une liberté d'expression "sans aucune limite", quitte à laisser exister des comptes néo-nazis ou pornographiques.
Interrogé par The Guardian, le chercheur en médias sociaux Axel Bruns affirme que l'application au papillon bleu est "devenue un refuge pour les gens qui veulent avoir le type d'expérience de médias sociaux que Twitter offrait autrefois, sans tout l'activisme d'extrême droite, la désinformation, les discours de haine, les robots et tout le reste".
Véritable outil de propagande et de désinformation, X est délaissé par de plus en plus d'utilisateurs, dont de grands noms comme The Guardian. Le célèbre journal britannique a annoncé il y quelques jours suspendre son compte, jugeant la plateforme de Musk comme "un amplificateur de haine". Le personnage de Musk, plus que jamais exposé suite à sa dernière nomination, joue gros en gravissant les échelons auprès de Donald Trump.