Pourquoi ce n'est pas le bon moment d'acheter des produits high-tech
Pratiquement du jour au lendemain, il y a six mois, les tarifs de nombreux produits high-tech ont décollé brutalement. La faute au retour à une parité euro/dollar que l'on n'avait pas vu depuis plus de douze ans, mais pas uniquement. Globalement, la différence de tarif est flagrante, puisque ces hausses ont été évaluées entre 6 à 15% dès le mois d'avril selon le Figaro. Les produits qui sont les plus fortement touchés sont les smartphones, les tablettes et les téléviseurs.
Ainsi, à titre d'exemple, un écran de 40 pouces 4K Philips fraîchement sorti et vendu initialement 700 euros avait subitement augmenté de 200 euros quelques jours après le retour de cette quasi parité.
D'abord, il faut dire qu'en matière de produits électroniques, en France, le client avait déjà l'illusion d'une certaine forme de parité, puisque les prix annoncés en dollars et en euros étaient bien souvent identiques en raison de l'écart des cours entre l'euro et le dollars et de l'ajout de la TVA. Avec un euro qui a dégringolé de 24% face au dollar, le chiffre affiché devant le symbole monétaire ne peut donc plus être identique.
Ensuite, si dans cet exemple, le constructeur a aussi radicalement gonflé son tarif, c'est essentiellement parce que ses marges étaient très faibles sur le produit en question et qu'il ne souhaitait pas le vendre à perte. Autre exemple avec le constructeur de smartphone OnePlus. Celui-ci avait dû augmenter le tarif de ses modèles One de 30 et 50 euros. A l'origine, il faut rappeler que ce mobile était vendu pratiquement à son prix de revient .
Augmenter le prix pour conserver les marges
Mis à part le fait de ne pas vendre à perte, d'autres constructeurs ne veulent certainement pas voir leurs confortables marges réduire ne serait-ce que d'un euro. C'est notamment le cas d'Apple. La firme qui ne fait jamais de cadeau a d'ailleurs été l'une des premières du secteur à réagir en adaptant immédiatement le prix de l'ensemble de ses gammes de produits en Europe à cette nouvelle donne. Du coup, de nombreux autres constructeurs ont suivi le pas et la tendance s'est durablement installée.
Cette baisse de l'euro pourrait faire les choux gras des entreprises européennes exportant du matériel électronique. Sauf que voilà… elles sont très rares et pratiquement tout le matériel high-tech est importé. Seuls les quelques constructeurs de smartphones et tablettes français comme Wiko ou Archos, par exemple, peuvent donc espérer tirer profit de cette situation, du moins à l'exportation.
Avec la rentrée, les modèles dont les prix avaient augmenté en avril ont souvent retrouvé leur prix d'origine. C'est essentiellement parce que de nouvelles gammes sont arrivées depuis septembre et qu'il faut maintenant écouler les anciens produits. Ainsi, pour revenir à OnePlus, le One retrouve son tarif originel (299 euros), avec la sortie du OnePlus 2 qui est quant à lui vendu 100 euros de plus.
La parité a parfois bon dos

Par ailleurs, si les iPhone 6S n'ont finalement augmenté que d'une quarantaine d'euros, de nouveaux mobiles sous Android sont, quant à eux, vendus à des prix exorbitants. Mais surtout, l'écart entre les tarifs américain et européen est tellement disproportionné que la seule parité des monnaies ne peut expliquer une telle différence. C'est notamment le cas du tout dernier HTC One A9. Le mobile est vendu en Europe 200 euros de plus qu'aux États-Unis (399 dollars, contre 599 euros) ! Pour couronner le tout, la configuration européenne est moins conséquente que son équivalente américaine (16 Go contre 32 Go de stockage et 1 Go de mémoire vive de moins pour le modèle européen).
Dans cette histoire, la parité a bon dos, et c'est plutôt la stratégie de prix du constructeur qu'il faut incriminer. Il faut dire que sur le seul marché des États-Unis, Apple règne en maître avec près de 44,6% des parts avec iOS. Pour le coup, la concurrence sous Android est obligée d'attaquer fort pour se faire entendre en appliquant des tarifs planchers. Ce n'est toutefois pas le cas en Europe et notamment en France, où Android représente près de 70% des mobiles du marché.
Des prix qui n'augmentent pas pour tous les produits
Au niveau des PC, les prix ont moins enflé, car les temps sont durs pour les constructeurs. Pour ne pas augmenter les tarifs et rester compétitifs, ils proposent plutôt des machines avec des configurations n'ayant connu que de légères mises à jour.
En raison de ces équilibres entre monnaies, marges et stratégies de prix agressives de l'autre côté de l'Atlantique, les tarifs devraient rester élevés un bon moment, sauf peut-être dans un domaine : celui des appareils photos numériques haut de gamme et des caméras. Et pour cause, ces produits proviennent essentiellement du Japon et l'euro tient encore la barre face au yen.