Sida : une femme atteinte du VIH est "potentiellement guérie", une première en France

Sida : une femme atteinte du VIH est "potentiellement guérie", une première en France L'Hôpital Sainte-Marguerite à Marseille a annoncé la "rémission" d'une patiente atteinte du VIH, le virus à l'origine du sida.

Un "cas exceptionnel". C'est en effet le premier cas de rémission en France, et le huitième dans le monde. Une femme âgée d'une soixantaine d'année est aujourd'hui "potentiellement guérie", a annoncé l'Hôpital Sainte-Marguerite à Marseille. Atteinte du VIH depuis 1999, elle est traitée avec des antirétroviraux dès son diagnostic. Sa maladie est contrôlée grâce au traitement depuis 2010, mais en 2020, on lui diagnostique un cancer du sang, une leucémie myéloïde aiguë. Dans l'année qui suit ce diagnostic, elle reçoit une greffe de moelle osseuse, couramment réalisée comme traitement de ce type de cancers.

Coup de chance : ses médecins parviennent à lui trouver un donneur de moelle osseuse. Le donneur est "non seulement compatible mais présente aussi une particularité recherchée dans ce type de cas" : une mutation génétique qui permet aux "rares personnes dans le monde" l'ayant de ne pas pouvoir être contaminées par le VIH, a expliqué la Dr Sylvie Bregigeon, qui dirige le centre d'information et de soins de l'immunodéficience humaine et des hépatites virales à l'Hôpital Sainte-Marguerite. Sur les 7 autres cas de rémission dans le monde, tous ont eu une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer du sang, dont 6 qui avaient cette mutation génétique.

Après cette greffe de moelle osseuse, la patiente est en rémission de son cancer. Elle continue de prendre son traitement antirétroviral pendant près de 3 ans, et est suivie très régulièrement. Des examens poussés sont réalisés, et tous sont négatifs. "Comme ces résultats négatifs persistaient dans le temps, avec une absence de toute trace de virus, nous avons décidé collégialement l'arrêt du traitement antirétroviral. La patiente a arrêté son traitement en octobre 2023, avec une stratégie de contrôle de ses paramètres virologiques et immunologiques, d'abord hebdomadaire, puis bimensuel et à présent mensuel. Jusqu'à ce jour, tous les résultats sont restés négatifs ! Nous pouvons d'ores et déjà parler de rémission de l'infection VIH et d'un potentiel cas de guérison", se réjouit le Dr Samir Benkouiten.

Le VIH nécessite normalement un traitement à vie, rappellent les médecins. Bien qu'une greffe de moelle osseuse ne soit pas envisageable pour tous les patients atteints de VIH, "ces cas exceptionnels de rémission contribuent grandement à ouvrir de nouvelles perspectives de recherche", espèrent les médecins de l'hôpital marseillais.