Pourquoi les seniors ne se vaccinent-ils pas contre la grippe ? Certains préfèrent à tort cette autre méthode
Chaque année c'est la grande question : pourquoi les personnes âgées boudent-ils le vaccin contre la grippe ? La majorité des personnes hospitalisées à cause de la grippe sont éligibles à la vaccination - comme les plus de 65 ans - mais ne sont pas vaccinées. Résultat, cette tranche d'âge représente environ 90 % des décès liés à la grippe chaque année. Alors que l'objectif de couverture vaccinale des personnes âgées est de 75 %, seuls 65 % des 65-85 ans ont déclarés avoir été vaccinés contre la grippe en 2021, d'après un rapport de Santé publique France publié ce 28 janvier 2025.
Santé publique France a interrogé plus de 7 300 Français âgés de 65 à 85 ans sur leur vaccination contre la grippe au cours de la saison 2020-2021. L'objectif était de connaître le profil de ceux qui ne se vaccinent pas, et les raisons qui les poussent à faire ce choix. La couverture vaccinale était plus élevée : chez les plus âgés (73 % chez les plus de 80 ans contre 55 % chez les 65-70 ans), les hommes (68 % contre 63 %), les personnes avec un niveau d'études ou un niveau de revenus plus élevé, les personnes vivant en couple (68 % contre 61 %), les personnes vivant dans des grandes villes, et celles souffrant de maladies chroniques, et donc étant plus à risque.

Concernant les raisons qui poussent certains à ne pas se faire vacciner, les plus fréquentes étaient l'inutilité perçue du vaccin pour 41 % des non-vaccinés, puis la peur des effets indésirables pour 13 % d'entre eux. Une des raisons étonnantes est le recours à l'homéopathie pour 5 % des non-vaccinés. Pourtant, aucune étude scientifique n'a prouvé l'efficacité de l'homéopathie en prévention (ni en traitement) de la grippe.
Malgré cela, certaines personnes âgées considèrent être "vaccinées" grâce à cette méthode controversée. En 2016, l'Agence nationale de sécurité du médicament rappelait "qu'aucun médicament homéopathique ne peut être considéré comme un vaccin contre la grippe" et considérait que "leur utilisation à la place du vaccin anti-grippal constitue une perte de chance, notamment chez les personnes à risque de complications".
Des raisons qui devraient inciter les pouvoirs publics, autorités sanitaires et professionnels de santé à continuer leurs efforts de communication sur la nécessité de se faire vacciner contre la grippe chaque année, afin d'augmenter la couverture vaccinale, et finalement, sauver des vies. Chaque année, la grippe est à l'origine d'environ 10 000 décès en France et l'épidémie 2024-2025 s'annonce comme l'une des plus sévères des dernières années.