Biocarburants : "Il faudra choisir entre manger et conduire"

Face aux problèmes de la pollution et du réchauffement climatique, les pouvoirs publics et constructeurs automobiles misent sur les biocarburants. L'utilisation de ces combustibles ne fait pas l'unanimité chez les lecteurs.

C'est un fait : les réserves mondiales en combustible fossile décroissent et les questions concernant le réchauffement climatique, tout comme la pollution, sont plus que d'actualité. En réponse à cela, la France a pris la décision depuis 2005 de miser sur des carburants innovants. A l'horizon 2010, le gouvernement a décidé de tripler sa production en biocarburants.

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L'or jaune va-t-il à terme remplacer l'or noir? © Daniel Ponsardin (Galerie photo de l'Internaute)

Une action qui suscite beaucoup de critiques concernant la culture intensive engendrée et ses retombées négatives sur la population mondiale.

Xavier: "Pour produire ces carburants, les cultures céréalières classiques ont été remplacées pour produire des huiles de palme et d'autres. Pour résumer, les biocarburants reviennent à brûler en Europe la nourriture du Tiers-monde ! C'est vraiment une conséquence honteuse de la mondialisation et de notre égoïsme".

Claude : "Pour avoir du biocarburant en quantité suffisante, il faudrait consacrer de plus en plus de terres agricoles à sa production, au détriment des terres céréalières et maraîchères (ce que fait actuellement le Brésil). Sachant que la population mondiale va pratiquement doubler d'ici 2025, il faudra alors choisir entre "manger ou conduire" !"

 Toutefois, tous les lecteurs n'ont pas une opinion si arrêtée sur la question, considérant que les biocarburants, malgré leurs désagréments, constituent une bonne alternative temporaire en attente d'un combustible de remplacement.

Camilline : "Même s'il est vrai que la production de ces biocarburants génère de la pollution, de l'utilisation de pesticides et d'engrais et du transport, celle-ci n'a rien à voir avec les pollutions engendrées par toute la filière des carburants fossiles... Sans compter les particules, les taux de rendement. En tout cas, ils ont le mérite d'exister pour l'instant. En attendant mieux encore..."

Didier : "C'est un peu mieux que les combustibles classiques. Il faudra faire un choix rapidement, les énergies bios ne sont pas la panacée. Le thermique me paraît le plus envisageable... même s'il pollue lui aussi".

Alex : "Selon les études scientifiques, les biocarburants restent polluants et nocifs mais moins que les pétrolifères. Seul l'hydrogène qui arrive sera la solution totalement propre".

 Il existe tout de même des chauds partisans des biocarburants. Pour eux, il constitue une bonne manière de transformer le surplus des cultures tout en réduisant le taux de pollution. Certains ont même commencé à rouler à l'or vert.

Stéphane : "J'ai équipé à ce jour mon véhicule afin de rouler au biocarburant et je soutiens cette démarche car on peut dire plein de choses sur la pollution engendrée par la production mais celle dégagée par les raffineries traditionnelles est énorme. De plus, en France, on est en surexploitation de betterave donc pourquoi ne pas en utiliser pour produire de l'éthanol ?"

Thierry : "Le problème dans l'évaluation de la pollution, est que l'on ne considère généralement que les biocombustibles liquides, destinés au transport (voitures, etc.). Certaines biomasses produisent à bas coûts une abondante source d'énergie thermique sous forme solide, utilisable en production de vapeur, chauffage domestique, centrales électriques, etc. Toutes renouvelant la Terre !"