Les restaurateurs en ont plus qu'assez de cette pratique et vont sévir avec de nouvelles sanctions cet été

Les restaurateurs en ont plus qu'assez de cette pratique et vont sévir avec de nouvelles sanctions cet été

Une habitude qui se répand dans les restaurants coûte cher aux restaurateurs et les oblige à prendre des décisions radicales.

"On en parle beaucoup entre restaurateurs", observait déjà l'été dernier Justine Passerini, une restauratrice du XIIe arrondissement de Paris, auprès de Libération. "Il y a quelque chose qui a changé ces deux ou trois dernières années : le fait que la réservation par Internet soit devenue quasi majoritaire, ça anonymise un peu les choses."

Certains restaurateurs, plutôt des établissements étoilés ou recommandés par un guide gastronomique, sont peu à peu passés à l'empreinte bancaire, qui consiste à renseigner son numéro de carte bleue sur une plateforme sécurisée et à se faire prélever d'un montant déterminé à l'avance, ou au prépaiement, pour régler une partie de son repas à l'avance. La pratique se répand de mois en mois à l'approche de l'été, une période clé pour les restaurateurs qui ont choisi de prendre les devants.

La raison de cette levée de bouclier ? Ces clients qui réservent une table, et ne se présentent tout simplement pas. La pratique, dite "no show" en anglais, est devenue la hantise des restaurateurs. Face à ces clients indélicats, le restaurateur ne se contente plus seulement de la manière douce qui consistait jusqu'à présent à confirmer la réservation par téléphone, mail ou SMS.

Poser un lapin au restaurateur peut désormais vous coûter cher et l'"excuse de la crise de foie" ne marche plus !

Tous les moyens sont bons pour prévenir la casse : certains restaurateurs limitent les horaires et jours de réservation en ligne, ou instaurent une limite de couverts. D'autres vont encore plus loin : par exemple, les patrons de La cure gourmande, un restaurant à Coren dans le Cantal, ont confié à La Montagne qu'il facturaient désormais les chaises vides pour chaque couvert réservé et non honoré et demandaient un acompte pour les grandes tablées.

Fin mai 2023, un restaurant du Havre, L'Anecdote, n'a pas hésité à afficher sur les réseaux sociaux le nom de la cliente qui avait réservé pour un groupe imposant avec des requêtes sur l'emplacement et l'horaire avant de lui poser un lapin... La goutte d'eau pour ce restaurant qui a décidé désormais d'imposer un acompte pour toute réservation de groupe, comme confirmé à Paris-Normandie.

Justine Passerini, restauratrice du XIIe arrondissement de Paris, a également franchi le pas devant la multiplication des tables vides sans annulation ou appel. "C'est dommage mais si tu as les moyens de dîner chez nous, où le ticket moyen est de 75 euros, je ne trouve pas ça fou que tu payes 20 euros si tu ne viens pas et que tu ne préviens pas en amont. Moi, sur deux couverts, j'aurais perdu 150 euros. Quand les gens m'appellent la veille ou dans l'après-midi, je ne prélève rien. Mais si tu ne te sens pas bien, tu ne réserves pas, tu attends de savoir si tu vas mieux. C'est quand même fou tous ces gens qui ont subitement une crise de foie à 19 heures, une heure avant leur réservation..."