Jean-Pierre Bernès : comment il a échappé au chantage de la mafia marseillaise

Jean-Pierre Bernès : comment il a échappé au chantage de la mafia marseillaise Jean-Pierre Bernès a été la victime d'une tentative d'extorsion de fonds, en 2015. Le Monde donne des détails de l'affaire, ce mercredi, dans un récit hallucinant.

Jean-Pierre Bernès, condamné dans les années 1990 à la suite de l'affaire VA-OM et devenu aujourd'hui l'un des agents de footballeurs les plus influents du marché français, a été victime d'un violent chantage, l'an passé, selon les informations du journal Le Monde parues ce mercredi. D'après le récit du quotidien, qui s'appuie sur les enregistrements réalisés par les enquêteurs, l'histoire remonte à la fin des années 1990, le 9 décembre 1998 exactement, le jour où l'ancien directeur sportif de l'Olympique de Marseille a été condamné à payer la somme de 15,2 millions d'euros dans l'affaire dite des comptes de l'OM. Une "ardoise" que Bernès, à l'époque, a la possibilité de négocier avec l'administrateur judiciaire chargé du recouvrement de cette somme, un certain Me Gilibert. Non content de s'acquitter de cette tâche, ce dernier aurait voulu saisir l'occasion pour empocher un pot-de-vin au passage. Pour arriver à ses fins, il aurait missionné deux personnages appartenant au "milieu marseillais", Richard Laaban et Simon Fedon, aux méthodes musclées.

Le Monde raconte notamment la rencontre entre Bernès d'un côté, Laaban et Fredon de l'autre, dans un garage BMW de Marseille, et les tentatives d'intimidation du dernier nommé : "Mon pote, la prochaine fois, tu dis non d'entrée ! Maintenant, que tu veuilles ou pas, ça fait tant ! Tu nous as fait remuer ciel et terre, espèce d'enculé". Me Gilibert avouera plus tard, en garde à vue : "Je voulais qu'ils disent que je l'exécuterai et que je le laisserai cru et nu". Lors d'un autre rendez-vous, au même endroit, Laaban aurait asséné à Bernès : "Ils vont te tuer maintenant (…) Ou alors tu te casses, mais pas en France… Maintenant, la balle est dans ton camp". Car entre temps, d'autres figures du milieu marseillais, attirés par l'appât du gain, ont intégré la chaîne, notamment André Cermolacce, alias "Gros Dédé". En octobre 2015, Laaban, Fedon, Ciccolini, Cermolacce et Gillibert seront finalement mis en garde à vue. Un soulagement relatif pour Jean-Pierre Bernès qui voit les menaces de racket s'éloigner mais pas la dette de 15 millions d'euros qu'il doit à l'OM depuis désormais plus de dix-huit ans...