Pour devenir boxeuse professionnelle, elle a dû fuir son pays pour rejoindre la France

Pour devenir boxeuse professionnelle, elle a dû fuir son pays pour rejoindre la France Elle veut pratiquer son sport et c'est la France qui lui a ouvert la porte.

Dans certains pays du monde, être une femme, est loin d'être une chose évidente. Dans de nombreux Etats, les femmes sont considérées comme l'égal des hommes, même s'il existe encore d'importantes discriminations comme les différences de salaires et des scandales, à l'instar du mouvement #MeToo qui a libéré la parole aux Etats-Unis comme en Europe ces dernières années... Mais dans d'autres parties du monde, les droits des femmes sont en revanche purement et simplement bafoués.

Dans un certain nombre de pays, les femmes n'ont pas même accès au statut de citoyenne à part entière et sont exclues de plusieurs pans de la société. C'est notamment le cas dans le monde du sport, où la gent féminine n'est pas la bienvenue dans des disciplines comme les sports de combat, assez mal perçus par l'opinion ou les régimes politiques en place.

Dans un pays comme l'Iran, les femmes ont l'interdiction de participer à des compétitions de gymnastique, de lutte, de natation ou encore de beachvolley. La République islamique n'autorise pas non plus les femmes à pratiquer la boxe par exemple. Un collectif a d'ailleurs demandé l'exclusion de l'Iran pour les JO de Paris 2024 pour dénoncer cette situation régressive.

Afin de pratiquer ce sport qui peut être une véritable vocation, certaines combattantes ont décidé de fuir leur pays. C'est le cas de Sadaf Khadem, qui a quitté son pays pour rejoindre la France et le club de boxe à Royan où elle peut exercer librement sa passion et même son métier. La boxeuse de 29 ans s'est initiée au noble art à Téhéran, pratiquant le shadow-boxing dans les parcs ou très discrètement sur les rings de boxe. Sachant qu'elle pouvait difficilement progresser sur les rings locaux, un combat a été mis en place à Royan en 2019, grâce à des contacts dans la diaspora iranienne en France

Franck Weus, ancien boxeur et président du club, s'est beaucoup investi et a décidé d'aider la jeune femme en organisant ce combat. Il a même réussi à lever des fonds pour permettre à Sadaf Khadem de venir en France. "J'ai tout de suite accepté ce travail car il y a la boxe et le sport bien sûr, mais aussi le facteur humain à prendre en compte. Une femme iranienne qui veut boxer mais qui n'en a pas le droit chez elle. Nous connaissons tous les obstacles qu'elles rencontrent et surtout maintenant avec des centaines de morts simplement parce qu'elles veulent enlever leur voile", expliquait-il récemment dans des propos relayés par BBC Afrique.

Sadaf Khadem a finalement gagné son combat à l'époque et alors qu'elle voulait rentrer chez elle, elle a appris qu'elle risquait d'être arrêtée à son arrivée pour avoir boxé et pratiqué un sport sans porter le voile ou le hijab. Elle a donc fait demi-tour et est restée en France depuis. "Ma vie et ma maison sont maintenant en France", a-t-elle expliqué. 

À cause de sa situation délicate et de son objectif de devenir professionnelle malgré les obstacles, la jeune boxeuse donne très peu de nouvelle à sa famille. Elle rencontre son père et ses sœurs une fois par an en Turquie ou à Dubaï. Une véritable épreuve surtout après avoir perdu sa mère, morte du Covid en Iran, sans avoir pu aller la voir.