"Il était en burn out", ce moment ou Léon Marchand a failli tout arrêter

"Il était en burn out", ce moment ou Léon Marchand a failli tout arrêter La nouvelle star de la natation française aurait pu tout arrêter très rapidement.

Être sportif de haut niveau est une passion, mais c'est également de nombreux sacrifices au quotidien. Quelle que soit la discipline, il y a bien évidemment des avantages, mais il y a surtout des contraintes notamment sur le rythme de vie, marqué par un régime spécifique, des entraînements quotidiens, des séances de musculation...

En natation, cette contrainte est très élevée. Même si on aime le contact avec l'eau, enchaîner les longueurs, y compris en hiver lorsqu'il fait froid, ce n'est pas toujours évident et la recherche permanente de performance peut être destructrice pour de nombreux nageurs.

Depuis plusieurs années, la liste des athlètes qui partent en dépression, qui veulent tout arrêter, ne cesse d'augmenter. On se souvient à l'époque de Laure Manaudou qui a décidé de tout arrêter du jour au lendemain. On se souvient également de son frère qui a décidé de faire une pause pour se lancer dans le hand. Mais on se souvient également de stars internationales comme le Britannique Adam Peaty, légende de la brasse, qui a du faire une pause à cause de sa fragilité mentale, Caeleb Dressel, Kristof Milak ou encore Michael Phelps, qui a expliqué être proche du suicide à de nombreuses reprises.

Cette charge mentale doit donc être appréhendée par les nageurs et notre star française, Léon Marchand, immense favori lors des JO de Paris 2024, a fait un gros travail sur cet aspect après une période compliquée ou il était en burn out et proche de tout arrêter. Mais faut-il le comparer aux autres ? Non pour son préparateur mental. "Léon fait un travail sur lui-même, il s'approprie les entraînements. Il ne va pas suivre aveuglément les consignes. Il a envie d'être maître de son destin."

Pourtant, en 2020/2021, "Léon était en burn-out", a expliqué Thomas Sammut à l'époque. "Il m'a contacté, il était dans l'impasse, à deux doigts d'arrêter. Il a pu se mettre une pression de résultats. A un moment, c'est ultra fatigant nerveusement. La performance doit tourner autour de l'individu, en fonction de sa personnalité."

Pour se débarrasser de cette dépression, Léon Marchand consacre désormais 50% de son temps de travail à sa charge mentale, mais pas que. À l'inverse d'un Michael Phelps, le nageur passe du temps à faire autre chose et n'est pas H24 dans les bassins. "Michael [Phelps], lorsqu'il nageait avec Bob [Bowman], il ne faisait que ça. Un peu comme ce qu'on a fait lors d'un stage au Colorado en mai : manger, dormir, récupérer, tout le temps. Cette année, j'avais un bon équilibre entre mes potes que je voyais tous les jours, mes cours et l'entraînement", avait expliqué Léon Marchand en 2023. 

Afin de casser sa routine et d'éviter de rentrer dans un quotidien oppressant, Léon Marchand a également opéré plusieurs changements avant le début de ses courses. "J'aimais mettre tout le temps la même musique au bord du bassin, je devais avoir le bonnet vert, pas le blanc, plein de choses comme ça, sourit aujourd'hui Léon Marchand. Maintenant, il n'y a plus rien. C'est plus simple. Ce n'est que de la natation, il ne faut pas se prendre la tête avec tout ça." Et pour le moment, cette approche paye !