"Ça a été notre erreur" : comment la France s'est compliquée la tâche contre l'Uruguay

"Ça a été notre erreur" : comment la France s'est compliquée la tâche contre l'Uruguay INTERVIEW. Après la laborieuse victoire du XV de France face à l'Uruguay, Paul Boudehent a pointé du doigt la stratégie adoptée dans les rucks comme l'une des explications aux difficultés rencontrées par les Bleus jeudi soir.

Sur la terre de foot qu'est le nord de la France, l'expression est bien connue : l'important, c'est les trois points. Un élément de langage bien repris (et adapté au rugby) par le staff et les joueurs du XV de France jeudi soir, après la courte victoire contre l'Uruguay (27-12). +4 points dans la musette, la première place de la poule A consolidée : voilà ce qu'il faut retenir de la terne soirée lilloise. A chaud, Fabien Galthié a évacué les questions sur la qualité du jeu proposée par son équipe. Paul Boudehent, le jeune 3e ligne, s'est pour sa part montré plus éloquent sur l'analyse de la rencontre. Sans oublier que l'essentiel, c'est la victoire.

Est-ce qu'il y a un sentiment de frustration ce soir ?

On est frustré, bien sûr ! Après, ce qu'on se disait dans le vestiaire, c'est que les matchs de Coupe du monde, c'est toujours très particulier. Cette équipe d'Uruguay, on ne la connaissait pas, c'était un contexte qui était un peu nouveau. Même si personne ne veut le croire, c'était un match piège. On aurait pu faire mieux mais on ramène quatre points. Dans un match de Coupe du monde, quatre points ça se prend. On retient le positif.

Bien sûr qu'on aurait pu faire mieux, qu'il y a quelques regrets parce qu'on aurait pu produire un tout autre jeu et être plus performants. Mais on sait que la compétition est longue. On ne se met pas la tête au fond du seau maintenant.

Avez-vous été surpris par cette équipe uruguayenne ?

On avait bien préparé la semaine. Ils ont joué avec un grand cœur. Ils ont été super valeureux, on le savait. C'est sur qu'ils nous ont mis en difficultés. On savait qu'ils allaient jouer avec énormément d'envie et de volonté et c'est ce qu'ils ont fait.

Comment expliques-tu cette indiscipline (15 pénalités concédées, ndlr) ?

Je pense qu'ils nous ont surpris avec leur envie. On le savait, on s'était préparé pour mais ils ont très bien joué. Je ne dirais pas qu'on a manqué de rigueur mais on aurait vraiment pu faire mieux. On finit à 15 pénalités. On s'était fixé 4, dans ces eaux-là. On va travailler dessus. On ne peut pas toujours faire exactement ce qu'on a prévu.

On vous a sentis, les avants, en difficultés sur les rucks et les mauls. Quelle est ton analyse ?

Je pense qu'on était un peu isolé là où eux, notamment sur les rucks, venaient à plusieurs. Ils étaient partout. Ça a été notre erreur. On s'est retrouvé seul à certains moments dans les rucks, dans les mauls. Après, sur les mauls, il faut revoir les images, parce qu'à mon avis… (Il coupe)

Et concernant la mêlée ? Les deux équipes ont été sanctionnées à plusieurs reprises…

La sensation que j'ai, c'est qu'on est dominant, qu'on est vraiment à deux doigts de basculer et qu'ils plongent. J'ai l'impression qu'on est pénalisé à chaque fois parce qu'ils savent qu'on met un gros impact. Eux, ils refusent l'impact de leur côté. C'est mon ressenti sur le terrain. J'ai trouvé que c'était sévère.

Pas de panique dans le vestiaire après ce match ?

Non, pas de panique. Ce sont des matchs de Coupe du monde, donc on sait que c'est toujours délicat. Cette équipe d'Uruguay, on ne la connaissait quasiment pas. Eux ont joué avec tout leur cœur. On ne se met pas le bouillon. On prend 4 points, la compétition est longue. Le groupe continue d'apprendre et se construit.

Propos recueillis à Villeneuve-d'Ascq