Crime au village - La mariée était en rouge : vous allez adorer le clin d'oeil astucieux qui s'est glissé dans ce polar loufoque venu d'Autriche
C'est une enquête criminelle pas comme les autres qui pourrait bien être la surprise de la semaine. Ce vendredi 24 janvier, à 20h55, Arte a programmé le téléfilm autrichien Crime au village - La mariée était en rouge, une fiction venue tout droit du pays de Sissi qui ne manque pas de mordant.
Porté par Thomas Stipsits dans la peau de l'inspecteur Sifkovits, ce long-métrage nous plonge au cœur d'un fait divers sordide qui secoue la bourgade de Stinatz. Au lendemain d'un mariage, le corps sans vie de la jeune mariée est retrouvé dans un champ. Pour élucider ce crime, l'enquêteur est dépêché sur place. Mais à Stinatz, ce n'est pas n'importe qui : le fantasque commissaire Sifkovits est originaire de ce village qu'il avait quitté des années auparavant.
Sitôt arrivé au volant de sa vieille guimbarde, l'inspecteur un brin décalé retrouve ses marques et ses vieilles connaissances. Car ici, tout le monde le connaît depuis sa tendre enfance, à commencer par sa propre mère et ses copines, surnommées "la mafia du foulard". Trio de mamies friandes de ragots en tout genre, elles en savent plus long que Google et Facebook réunis sur la vie des habitants. De quoi épauler - ou pas - Sifkovits dans son enquête.

Crime au village - La mariée était en rouge, hilarant et grinçant
Au casting de Crime au village - La mariée était en rouge, on retrouve également la sœur de l'inspecteur, interprétée par Sabrina Reiter. Un lien de parenté qui pourrait s'avérer gênant puisque la jeune femme fréquentait la mariée assassinée. Sifkovits va devoir enquêter sur ses propres proches et fouiller dans un passé qui le dérange, tout en gérant de vieilles rancœurs et rivalités tenaces entre villageois. Une chronique rurale acérée sur la noirceur de l'âme humaine, nimbée d'un humour corrosif.
À la mise en scène, Daniel Geronimo Prochaska n'hésite pas à forcer le trait, campant une galerie de personnages hauts en couleur, tous plus suspects les uns que les autres. Entre le marié endeuillé, interprété par Gerhard Liebmann, un ex-petit ami de la défunte encore amoureux, des parents éplorés et des amis sous le choc, le réalisateur autrichien peint un petit monde bien loin des cartes postales. Ici, derrière les apparences tranquilles d'un village comme les autres, se cachent de sombres secrets que Sifkovits va devoir mettre au jour, bon gré, mal gré.
Une référence à Columbo assez bien vue
Mais au-delà de l'intrigue policière rondement menée, Crime au village - La mariée était en rouge s'amuse à détourner les codes du genre. En tête, l'inspecteur Sifkovits lui-même, fan absolu d'un certain... lieutenant Columbo qu'il retrouve tous les lundis à la télévision. Dans son imper défraîchi, avec sa démarche gauche et son air d'éternel ahuri, le commissaire autrichien a de quoi rappeler le regretté enquêteur américain. Un clin d'oeil revendiqué et jouissif à la cultissime série portée par Peter Falk.
Comme Columbo, Sifkovits est un enquêteur hors pair malgré les apparences. Il finira par résoudre l'énigme criminelle en apportant un éclairage cru sur les petits et grands travers de ses contemporains. Mais l'intérêt de ce Crime au village - La mariée était en rouge est plutôt à aller chercher dans les , les bourdes et les maladresses qu'il ne va cesser d'accumuler tout au long de l'enquête. Au point de perdre régulièrement son arme de service ! Un personnage de looser magnifique, rendu attachant par la prestation de Thomas Stipsits.