Le Mans : la manifestation des forains dégénère, les images

Le Mans : la manifestation des forains dégénère, les images LE MANS - La mairie du Mans a décidé d'interdire les fêtes foraines en centre-ville. En réaction, les forains se mobilisent depuis plusieurs jours. Ils ont affronté les forces de l'ordre ce lundi 25 mars.

[Mis à jour le 25 mars 2019 à 17h42] Depuis la fin du mois de février, les forains sont en conflit avec la ville du Mans, qui a décidé d'interdire la tenue de la foire en centre-ville et de la reléguer en périphérie de la commune. Une décision qui a rapidement été suivie d'incidents en marge de la foire, la semaine dernière, qui avaient conduit à plusieurs bagarres. Après un week-end de pause, où les forains avaient installé des manèges gratuits, la situation s'est à nouveau tendu ce lundi matin selon France 3 Pays de la Loire.

La manifestation a donné lieu à l'interpellation de Stéphane Dubief, le vice-président national du syndicat de forains Cidunati. Il a été placé en gardé a vue, avant d'être libéré dans la journée. Sous contrôle judiciaire, il a reçu une interdiction de se rendre dans la Sarthe jusqu'à son jugement le 2 juillet.

Des blocages des bus, du tram, de la gare, de l'A11...

Plusieurs centaines de forains, parfois venus d'assez loin, se sont rendus au Mans pour protester contre le choix de la municipalité au petit matin, dès 6 heures. Parmi les actions, on peut citer l'occupation de la gare du Mans, ainsi que l'installation d'un barrage sur l'autoroute A11 et plusieurs manifestations en ville. Le tramway a été bloqué entre Préfecture et Belleville et les bus ont été bloqués dans tout le centre-ville.

Les photos des affrontements au Mans

Dans la matinée, le rassemblement place des Jacobins a dégénéré en affrontement avec les forces de l'ordre. Des rassemblements avaient également lieu place du Jet d'eau.  Entre 300 et 500 manifestants se sont rendus dans le centre-ville, manifestement pour entrer dans la mairie et ont été repoussés par les forces de l'ordre. Des individus cagoulés, armés de battes de baseball et protégés par les masques à gaz, ont notamment enflammé une caravane qu'ils ont jetée sur les forces de l'ordre. Les gendarmes mobiles ont fait usage de grenades de désencerclement. Le journaliste de l'Ouest Maxime Maréchal ainsi que la radio locale Sweet Press ont mis en ligne sur les réseaux sociaux des images de cette importante mobilisation.

La réaction du maire du Mans Stéphane Le Foll

Dès ce matin, le maire du Mans Stéphane Le Foll s'est exprimé dans un communiqué. Suite aux affrontements entre forains et forces de l'ordre, il dénonce "une violence insurrectionnelle inacceptable". "La mairie a du être évacuée à nouveau car elle est directement visée par les forains qui veulent tout détruire. Les syndicalistes du Cidunati ont perdu la raison" a-t-il ajouté. La secrétaire d’État Marlène Schiappa, qui est également élue au Mans depuis 2014, a aussi réagi à la situation sur les réseaux sociaux. Si elle condamne les violences, elle a aussi appelé à rétablir le dialogue, afin de trouver une solution à "cette situation insupportable pour les Manceaux". De son côté, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a écrit sur Twitter que "rien ne saurait justifier les exactions commises ce matin au Mans", tout en défendant le travail des forces de l'ordre contre "des attaques d'une violence inouïe."

Que veulent les forains au Mans ?

Depuis la fin du mois de février, les forains protestent contre la relocalisation de la foire en périphérie de la ville alors qu'elle se tenait jusqu'à présent en plein centre-ville du Mans. Face aux protestations, la mairie du Mans avait fait deux propositions ce week-end : une nouvelle fête foraine en septembre et des aménagements zone du Panorama, là où la fête foraine a été déplacée. Mais les forains refusent et semblent décidés à manifester jusqu'à obtenir satisfaction.

A l'AFP, l'un des leaders du mouvement des forains, Norman Bruch a indiqué ce lundi 25 mars que "malheureusement, ils [la mairie, ndlr] ont tous les droits et nous on n'en a pas". Le responsable du syndicat des forains Cidunati estime que "la question est de nourrir les 65 familles de forains pendant trois week-ends". "Si on enlève votre salaire du jour au lendemain, vous ne seriez pas content", a ajouté Norman Bruch, qui s'assure prêt à renégocier pour trouver un compromis. Le représentant des forains dit qu'il va écrire à Emmanuel Macron et Édouard Philippe, pour "demander une table-ronde". La ville de Pau avait connu une situation similaire en 2017. Les forains avaient refusé de quitter la place de Verdun dans le centre-ville de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques alors que celle-ci devait être rénovée, ce qui avaient aussi mener à des affrontements. La situation s'était conclue par un retour des forains en centre-ville , mais à un emplacement différent.