L'incroyable suicide du poète extrémiste

Un camarade tenta de décapiter l'écrivain à sa demande, après qu'il se soit éventré © RANDOM / SIPA

Ancien mannequin, écrivain talentueux (il passa juste à côté d'un prix Nobel), cinéaste respecté et bodybuildeur amateur, Yukio Mishima (1925-1970) n'avait pas encaissé la défaite du Japon pendant la Seconde guerre mondiale. Dans les années 1960, il fonde les Tatenokai, une obscure milice composée d'une cinquantaine d'étudiants d'extrême-droite. Le 25 novembre 1970, il se rend avec ses sbires au siège de l'armée japonaise à Tokyo et saucissonne le commandant de la base sur une chaise de son bureau. A la fenêtre, Mishima s'adresse aux soldats de la caserne et promet de rétablir le pouvoir absolu de l'Empereur du Japon. En contrebas, les bidassent le huent ou se marrent. Humilié, l'écrivain se retire dans le bureau et décide d'appliquer le code d'honneur des samouraïs : il se fait hara-kiri (ou seppuku, un suicide par éventration).

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