Femmes journalistes et politiques : qui est le "ministre important" qui met "des mains dans le bas du dos" ?
Elles en ont marre. Dans une tribune publiée par Libération ce mardi, quarante femmes journalistes dénoncent l'attitude et les propos déplacés de plusieurs hommes politiques. "Trop souvent, les femmes journalistes chargées de couvrir la politique sont victimes du sexisme de certains élus et responsables", écrivent-elles. Parmi ces 40 femmes, 15 seulement ont signé de leur nom. Les autres craignent des conséquences au sein de leur rédaction.
"On raconte des députés qui mettent les mains dans les cheveux, les ministres qui mettent les mains dans le bas du dos quand on se penche pour chercher un stylo... explique à France Info Cécile Amar, une des signataires, et journaliste au JDD. […] Ce n'est pas normal qu'on ait à se dire qu'on ne doit pas porter de robe quand on travaille, qu'on doive arrêter de mettre des décolletés." La journaliste se fait l'écho d'une anecdote particulièrement révélatrice. Dans sa ligne de mire, un mystérieux ministre du gouvernement actuel, dont elle refuse de dévoiler l'identité... Alors que les journalistes, lors d'un reportage, portent un chasuble barré de la mention "Presse" pour les identifier, "un ministre important du gouvernement actuel", dit-elle, fait remarquer aux femmes que ce serait mieux si elles portaient rien en dessous. Cécile Amar, toujours au micro de France Info, poursuit : un ministre du gouvernement actuel, sans préciser s'il s'agit du même précédemment mentionné, a mis les mains sur les hanches d'une journaliste qui se penchait, et s'est exclamé : "Ah ! Mais qu'est-ce que vous me montrez là ?" Au-delà des mots et des gestes, il y aussi des textos, des appels, récurrents, insistants...
"Il était temps qu'on raconte", s'emporte Cécile Amar qui estime que le comportement de certains hommes politiques à l'égard des femmes journalistes est "insupportable". Et de déplorer l'impunité de laquelle ils jouissent. Elles n'oublient pas, non plus, que les collaboratrices des hommes politiques sont elles aussi victimes. Pourquoi ne pas dévoiler la moindre identité ? "La prochaine fois, il y aura leur nom", menace-t-elle.