Myriam El Khomri : mère bretonne, père marocain, mari informaticien... Premières confidences

Myriam El Khomri : mère bretonne, père marocain, mari informaticien... Premières confidences Nouvelle ministre du Travail, Myriam El Khomri a été la surprise politique de la rentrée 2015. Après une ascension fulgurante, cette jeune socialiste au profil plus complexe qu’il n’y paraît a hérité du poste le plus sensible du gouvernement. Portrait express.

[Mis à jour le 21 décembre 2015 à 15h24] Difficile dans une biographie de Myriam El Khomri de ne pas tomber dans le cliché de la jeune femme issue de la diversité qui réussit en politique. Surtout quand on sait que cette dernière a remplacé pendant plus d’un an une certaine Najat Vallaud-Belkacem au portefeuille de la Ville. La réalité est pourtant bien plus complexe. Ceux qui voient en Myriam El Khomri la "beurette de service" en seront pour leurs frais. Née à Tanger, celle qui a remplacé François Rebsamen au ministère du Travail début septembre est la fille d’un père marocain et d’une mère… bretonne. Dans Libé début octobre 2014, après avoir hérité du secrétariat d’Etat à la Ville, elle se souvenait d’ailleurs des périples estivaux de sa jeunesse, tassée à l’arrière d’une 504 avec sa famille, entre la ville de la côte nord du Maroc et Ploudalmézeau, à la pointe du Finistère, à 2 150 kilomètres de distance ! Elle racontait aussi l’arrivée en France de toute la famille, après un ras-le-bol de sa bretonne de mère, désireuse de rentrer au pays, l’installation à Thouars, dans les Deux-Sèvres, les premières blagues racistes de ses camarades de classe, vite ignorées…

EN VIDEO - A peine nommée au ministère du Travail à la place de François Rebsamen, Myriam El Khomri était déjà sous le feu des projecteurs. 

"Myriam El Khomri: "l'emploi est la priorité de ce gouvernement""

L’autre cliché à évacuer est celui de la femme de pouvoir prête à tout pour réussir ou encore l’idée toujours latente d’un énième couple politique en devenir. Dans les différents portraits qui lui sont consacrés, Myriam El Khomri est présentée comme une jeune femme "souriante", "spontanée", "sincère", "pas roublarde", gardant ses distances avec les différentes écuries et les engueulades interminables du PS. Une femme plutôt surprise que grisée par les promotions quand elles tombent. En avril 2014, elle s’attendait par exemple à devenir remplaçante à l’Assemblée plutôt que secrétaire d’Etat (elle est la suppléante de Christophe Caresche). Apprenant sa nomination de la bouche du chef de l’Etat lui-même par téléphone, en plein shopping au BHV, elle avouait sans fard sa panique. Côté cœur, alors qu’on se gausse de la position de Boris Vallaud, mari de Najat Vallaud-Belkacem et conseiller à l’Elysée, Myriam El Khomri est quant à elle mariée avec un informaticien, Loïc, son amoureux de la fac, absolument pas intéressé par la politique. Le couple vivait encore jusqu’à il y a peu avec leurs deux filles, dans un appartement du XVIIIe arrondissement. 

L’ascension politique de Myriam El Khomri  est néanmoins fulgurante. De sa vie avant la politique on ne connaît que le profil de bonne élève, déléguée de classe, contrainte aux petits boulots pour payer ses études de droit (elle est titulaire d’un DESS de droit public). La suite tient en quelques mots : un stage puis un parcours politique à Paris, auprès de Bartolone, puis Delanoë puis Hidalgo, avant sa nomination au gouvernement. Au portefeuille de la Ville, cette ancienne spécialiste de la sécurité dans la capitale va vite apporter sa fraîcheur et son  sens de la communication, en même temps qu’une certaine discipline, une loyauté et une solidarité gouvernementale appréciées à Matignon comme à l’Elysée. Des qualités qui, au-delà des résultats économiques en eux-mêmes, seront indispensables à François Hollande, maintenant que la baisse du chômage est devenue la condition sine qua non d’une candidature en 2017.