Thomas Guénolé s'explique sur l'arrêt de sa chronique de RMC

Thomas Guénolé s'explique sur l'arrêt de sa chronique de RMC Le politologue Thomas Guénolé est revenu dans l'émission #DirectPolitique sur son "limogeage" de l'antenne de RMC. Il évoque "franchement" les "pressions" du ministère de l'Intérieur.

"Il y a un problème. Voilà". Thomas Guénolé s'est fait une raison sur son départ forcé de l'antenne de RMC, sur laquelle il avait une chronique quotidienne. Mais il maintient ses propos tenus sur la BRI - qui lui ont valu son "licenciement", et continue malgré tout de s'interroger sur le climat dans lequel travaillent les journalistes depuis les attentats du 13 novembre. "J'ai eu des témoignages de journalistes, c'est une habitude du ministère de l'Intérieur semble-t-il, de passer des coups de fil quand l'article plait pas [...] C'est du off, c'est pas du démenti officiel. Il me semble que c'est une pratique malsaine".

Le politologue, présenté parfois comme un "politiste" pour des prises de position tranchées, considère que le gouvernement outrepasse ses prérogatives. "Je pose deux questions : A combien de morts on peut considérer que le ministère de l'Intérieur doit rendre des comptes ? A partir de quel niveau de pression des journalistes et de pression du ministère de l'intérieur a-t-on le droit d'en parler ?"

"Thomas Guénolé s'explique sur l'arrêt de sa chronique de RMC"

Des pressions de Bernard Cazeneuve ?

"J'ai une trace écrite dans laquelle on m'explique que depuis que j'ai fait ma chronique, qui a déplu, le ministère de l'Intérieur et les services de polices refusent de venir sur le plateau. Vous avez par ailleurs les sources policières des journalistes de RMC, suite au mécontentement du ministère de l'Intérieur, se taisent. Dans un cas ça s'appelle un boycott, dans l'autre ça s'appelle un embargo, dans les deux cas, ça s'appelle une pression". "Bernard Cazeneuve a utilisé des méthodes d'annonceur publicitaire pour faire pression sur un media" s'amuse-t-il, avant de se faire plus grave quand on lui demande si on lui a proposé de revenir, tout simplement sur ses propos : "Il était question de lire un rectificatif à l'antenne. Mais ce correctif qu'on avait instruction de lire à l'antenne était présenté, non pas comme une version du ministère de l'Intérieur répondant à l'AFP, mais comme une 'correction d'une information erronée de l'AFP' sans mentionner 'source ministère de l'Intérieur'".