Présidentielle : que risque un électeur s'il vote deux fois ?

Présidentielle : que risque un électeur s'il vote deux fois ? PRÉSIDENTIELLE - Depuis quelques jours, près de 500 000 électeurs ont constaté qu'ils avaient reçu deux cartes électorales... Ce qui leur permet théoriquement de voter deux fois à la présidentielle 2017.

Comme "nul ne peut être inscrit sur plusieurs listes électorales", selon l'article L10 du code électoral, la loi prévoit une peine de six mois à deux ans de prison et une amende de 15 000 euros en cas de double vote avéré. C'est ce que risquent concrètement les quelques 500 000 électeurs ayant reçu cette année dans leurs boites aux lettres deux cartes électorales s'ils leur prenaient l'idée de frauder à l'élection présidentielle 2017. Et si les citoyens ayant reçu les deux cartes ne prennent pas la peine de demander à être radiés de la liste électorale qui ne correspond plus à leur lieu de domicile, ils prennent aussi le risque d'être comptés comme abstentionnistes au premier et deuxième tour de l'élection présidentielle, même s'ils vont bien voté dans leur bureau officiel les 23 avril et 7 mai prochain.

Cette année, nombre d'électeurs ont constaté avec stupéfaction qu'ils étaient inscrits sur deux listes électorales différentes, ce qui leur donne concrètement la possibilité de voter deux fois à l'élection présidentielle 2017, dans deux bureaux de vote différents. En effet, la plupart des témoignages postés sur les réseaux sociaux expliquent que les internautes ont reçu deux fois leur carte électorale suite à un déménagement, alors même qu'ils s'étaient pourtant inscrits sur les listes de leur nouveau lieu d'habitation - où ils ont d'ailleurs pour la plupart déjà pu voter aux primaires de droite et de gauche. Certains seront donc forcément tenter d'aller "bourrer les urnes" (voir les tweet ci-dessous), surtout qu'il est tout à fait possible de voter par procuration si le deuxième bureau de vote indiqué sur la seconde carte électorale reçue est géographiquement trop éloigné du premier. 

Déconcertées par les multiples interrogations des citoyens, les mairies évoquent des problèmes informatiques ou, plus fréquemment, d'acheminement de courrier à l'Insee, qui ne traiterait par ailleurs pas correctement les demandes de radiation des listes des électeurs. L'institut statistique s'en défend pour le moment fermement. Pour remédier aux dysfonctionnements de ce processus "d'inscription-radiation", l'inspection générale de l'administration (IGA) préconisait déjà en 2014 la mise en place d'un fichier national unique et informatisé des électeurs ; dispositif prévu dans une loi du 1er août 2016, qui doit entrer en vigueur au 31 décembre 2019, selon les informations du journal Le Monde. Un peu tard pour l'élection présidentielle de 2017, donc, dont les résultats risquent de se retrouver faussés.