UMP : d'abord une affaire de gros sous ?

UMP : d'abord une affaire de gros sous ? Le 30 novembre, les députés élus aux législatives devront choisir à quelle sensibilité politique ils sont affiliés et donc à quel parti ils cotisent. Explosif.

Pourquoi tant d'acharnement dans le duel Copé-Fillon ? La question est patente dans un parti en crise. Une crise évidemment politique avec un enchaînement de défaites depuis 2007, idéologique avec une vraie rupture entre les tenants de la "droite forte" et une sensibilité plus centriste, mais une crise qui est surtout financière. Car les dernières défaites ont aussi eu un impact important sur le budget du parti. L'enveloppe accordée par l'Etat à l'UMP a été amputée de 500 000 euros après les sénatoriales de 2011 puis de 10 millions d'euros après les législatives de 2012. La loi prévoit en effet une contribution de 1,60 euros par voix obtenue aux législatives et de 41 224 euros par parlementaire élu. Résultat : au lieu des 30 millions d'euros touchés précédemment, l'UMP n'a qu'un peu moins de 20 millions cette année. Une baisse de régime qui devrait l'obliger à changer de train de vie.

Dans ce contexte, le duel Copé-Fillon tombe mal. Les députés élus en juin dernier ont en effet jusqu'au 30 novembre pour signer leur "déclaration d'affiliation", autrement dit pour choisir officiellement à quelle sensibilité et à quel parti politique ils appartiennent. Cette "affiliation" débloque une partie du financement public de 2012 mentionné plus haut. Il permet également aux élus de reverser une partie de leur indemnité à leur formation politique. 1,7 millions d'euros environ seraient en jeu pour l'UMP. On peut aussi souligner que certains élus contribuent aux finances de leur parti en tant qu'adhérents ou même en tant que simples "donateurs". Entre 6 et 7 millions d'euros entrent cette fois dans la balance...

A l'heure où des députés ne cachent plus leur envie de rejoindre l'UDI de Jean-Louis Borloo, voire un nouveau parti créé par François Fillon, on comprend que les deux protagonistes ne lâchent rien, mais aussi que l'UMP, parti le plus riche de France après le PS, doit trouver très vite une solution pour ne pas sombrer. Au total, ce sont potentiellement 70 parlementaires, soutiens de François Fillon, qui pourraient aller donner leur argent ailleurs.

EN VIDEO - Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a mis au défi François Fillon d'intenter un recours contre le vote des adhérents s'il veut contester les résultats.

"UMP : Copé met au défi Fillon d'intenter un recours"