Pesticides : les fraises vendues en France contaminées ?
L'association Générations futures a mené son enquête et les résultats ne trompent pas : 91,83 % des échantillons analysés contenaient des pesticides. Ils affirment de même que 71,42 % des échantillons contenaient des pesticides perturbateurs endocriniens. Ces derniers pourraient altérer la croissance, le comportement, le développement et engendrer certains cancers. Pour aboutir à cette conclusion, l'étude s'est portée sur deux sortes de fraises : vingt-six françaises et vingt-trois espagnoles. Les conclusions rapportent que 65 % des fraises françaises contenaient ainsi des pesticides PE contre 78 % des fraises espagnoles.
L'étude a par ailleurs éclairé sur l'utilisation illicite des pesticides : 2 échantillons français sur 26 contenaient des pesticides interdits en Europe depuis 2005. Cette substance, l'endosulfan, compose la liste des Polluants Organiques Persistants qui, dans le cadre de la convention de Stockholm, devraient être interdits au niveau mondial. Côté espagnol, 2 échantillons sur 23 ont montré une trace de l'insecticide carbosulfan également interdit en Europe depuis 2007. S'ajoutent à ces produits illégaux des pesticides autorisés en France mais interdits sur les fraises : 11% des échantillons français en contenaient contre 8% des échantillons espagnols. L'étude conclut que le taux de non-conformité à la Limite Maximale en Résidu est de 2,04%.
Les pesticides contenus dans d'autres produits
Plus tôt cette année, l'ONG Générations futures avait détecté la présence de substances dans d'autres aliments : les pâtes, les biscuits et le pain de mie. Les trois quarts des échantillons testés contiendraient des résidus de perturbateurs endocriniens, la même substance retrouvée dans les fraises. L'Autorité européenne de sécurité des aliments a confirmé dans un rapport que 65% des fruits et 39% des légumes sont contaminés par les pesticides en Europe. La France est en tête de liste avec une augmentation de 2,5% de l'utilisation des substances en 2011.
Le gouvernement prend des mesures
La Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens du ministère de l'écologie est définit depuis le mois de février par un groupe de travail auquel l'ONG Génération Futures participe. Ces derniers se disent inquiets de la révision "des critères d'expulsion" de certains pesticides du marché. Ils se montrent cependant satisfaits de l'avancée du texte en cours de validation. François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, a déclaré "les résultats préoccupants de notre enquête montrent la nécessité d'adopter une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens ambitieuse".
EN VIDÉO - L'Union Européenne, préoccupée par la question des pesticides, a voté l'interdiction de trois substances nuisibles aux abeilles.