Serge Ayoub : Clément Méric était "l'agresseur" selon le leader des JNR

Serge Ayoub : Clément Méric était "l'agresseur" selon le leader des JNR Le leader du mouvement d'extrême droite des Jeunesses nationalistes révolutionnaires s'est exprimé sur i>Télé après la mort de Clément Méric. Serge Ayoub parle de "légitime défense".

[Mis à jour le 7 juin 2013 à 11h52] Ce sont des explications confuses qu'a fournies Serge Ayoub sur i>Télé après la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric, lors d'une rixe avec des skinheads. Invité sur le plateau de la chaine d'info en continu, ce leader d'extrême droite, fondateur des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, a affirmé que les auteurs de l'agression n'avaient "rien à voir " avec son mouvement, tout en reconnaissant avoir eu une conversation téléphonique avec certains suspects. Sur le plateau d'i>Télé, Serge Ayoub affirme dans le même temps ne pas savoir qui a été arrêté. Plus périlleux encore, le chef nationaliste refuse d'avouer ses liens directs avec les skinheads impliqués et préfère évoquer les liens entre Dominique Strauss-Kahn, Jérôme Cahuzac, François Hollande et le Parti socialiste pour rappeler qu'on "ne peut pas mettre tout le monde" dans le même panier.

Quand on lui parle ensuite de l'influence que son mouvement a pu avoir dans la rixe qui a abouti au décès d'un jeune homme de 19 ans, Serge Ayoub soutient que les JNR ne véhiculent pas de message violent. Et ce malgré leurs défilés quasi-militaires, leurs crânes rasés, leurs uniformes entièrement noirs, leurs tatouages impressionnants, leur devise "croire, combattre, obéir" et plusieurs propos martiaux tenus publiquement par le passé. Surnommé "Batskin", en souvenir dit-on de son habileté à manier la batte de baseball lors des échauffourées entre skinheads et "antifa" dans les années 80, Serge Ayoub a plusieurs fois appelé au "combat". "La guerre ça ne se fait pas avec des pâquerettes, ça se fait avec des combattants. Nous sommes des combattants, nous prenons les armes", avait-il déclaré en 2011 dans un reportage de France 2.

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Capture de l'émission avec Serge Ayoub sur i>Télé. © Capture i>Télé.

Sur les faits en eux–mêmes, Serge Ayoub soutient enfin que ce sont les militants d'extrême gauche qui ont été les "agresseurs" lors de la rixe survenue rue de Caumartin à Paris mercredi soir. Selon lui Clément Méric et d'autres militants antifascistes attendaient leurs adversaires d'extrême droite pour en découdre. Une confrontation que ces derniers auraient tenté d'éviter selon lui. Pour "Batskin", les skinheads auraient ainsi agi en état de "légitime défense".

Pour Serge Ayoub, la sécurité du magasin de vente privée, près duquel a eu lieu le drame, est descendue "à plusieurs reprises" pour demander aux militants d'extrême gauche de s'en aller. Leurs adversaires seraient descendus dans la rue après une demi heure, pensant que le risque de bagarre était écarté. Serge Ayoub a enfin profité de son temps d'antenne pour s'en prendre à la gauche et à l'extrême gauche en général. Sur BFM TV, le leader des JNR a fustigé les attaques de Jean-Luc Mélenchon, lui retournant les accusations d'incitation à la haine. "A la place de Jean-Luc Mélenchon je ne serais pas fier d'avoir embrigadé le jeune", a-t-il déclaré.

EN VIDÉO - "Clément, Clément, antifa", "No pasaran", ont scandé jeudi 6 juin au soir plusieurs centaines de personnes après avoir observé un moment de recueillement, le poing tendu, pour rendre hommage à Clément Méric, étudiant décédé au lendemain d'une violente bagarre avec des skinheads.

"Hommage à Clément Méric sur les lieux du drame"