Stop Djihadisme : le site du gouvernement lancé, le Web sceptique

Stop Djihadisme : le site du gouvernement lancé, le Web sceptique Le gouvernement français a lancé ce mercredi un site Web afin de lutter contre la radicalisation djihadiste. L'initiative est plutôt critiquée sur les réseaux sociaux.

"Ils te disent : 'Sacrifie-toi à nos côtés, tu défendras une juste cause'. En vérité : tu découvriras l'enfer sur Terre et tu mourras seul, loin de chez toi". Dans un clip à la réalisation léchée, le ministère de l'Intérieur s'adresse aux jeunes tentés par le djihad. La vidéo, publiée ce mercredi sur le site www.stop-djihdadisme.com, composée de phrases et d'images choc, s'intègre dans un vaste dispositif qui vise à prévenir l'embrigadement et la radicalisation. Le but est clair : éviter de nouveaux départs vers l'Irak ou la Syrie, où se trouveraient 1 200 Français en lien avec des groupes djihadistes. L'opération semble rencontrer un certain écho. Ce mercredi après-midi, le hashtag lancé pour l'occasion, #StopDjihadisme, faisait partie des sujets "tendances" sur Twitter.

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L'infographie du ministère de l'Intérieur publiée sur le site www.stop-djihadisme.com © DR

Outre cette vidéo et des rubriques contenant des explications, des interviews d'experts et des rappels historiques, le gouvernement a diffusé une infographie qui liste les premiers signes de radicalisation. Parmi les signes avant-coureurs, le fait de se méfier d'anciens amis, d'abandonner l'école ou encore de changer de tenue vestimentaire et ses habitudes alimentaires. Si le ministère de l'Intérieur précise que "chaque situation est spécifique" et que "l'identification d'un ou plusieurs signes n'implique pas systématiquement une radicalisation", ce manuel pratique pour déceler le futur terroriste a fait tiquer certains internautes. D'autres se montrent plus sceptiques sur l'initiative de manière générale, dénonçant une certaine "naïveté" et les amalgames.

Certains experts sont, eux aussi, mitigés. A l'instar de David Thomson, journaliste pour RFI, et auteur du livre "Les Français djihadistes" (Les Arènes). "Montrer sur Internet la violence est assez contre-productif car ces images constituent justement un élément moteur dans la motivation des candidats", explique-t-il au Figaro.