Ahmad Al Mohammad : le terroriste aurait usurpé l'identité d'un soldat syrien
[Mis à jour le 17 novembre 2015 à 11h32] Le terroriste au passeport mystérieux s'étant fait exploser au Stade de France vendredi soir aurait usurpé l'identité d'une autre personne. Son identité est donc remise en question. L'homme a d'abord été identifié comme étant Ahmad Al Mohammad : c'est le nom affiché sur ledit passeport retrouvé près du kamikaze, sur lequel ont été retrouvées ses empreintes. Or, l'AFP rapporte ce mardi matin que l'identité figurant sur le document syrien retrouvé pourrait correspondre à celle d'un soldat de l'armée de Bachar al-Assad. L'agence de presse cite une source proche de l'enquête, qui, désormais, s'en tient à deux hypothèses : soit ce passeport a été dérobé par le terroriste, soit il a été fabriqué à partir de la vraie identité d'un homme décédé.
Le parquet de Paris a confirmé hier matin que les empreintes de Ahmad Al Mohammad, relevées après les attaques, correspondaient bien à celles enregistrées en Grèce, sur l'île de Leros. "Il existe une concordance avec les empreintes papillaires" relevées sur le kamikaze et le passeport, précise la justice. Le document ne porte cependant pas son nom. Mais en revanche, la photo intégrée au document officiel correspondrait bien audit l'individu.
Ce qui est sûr, c'est que le kamikaze identifié sous le nom d'Ahmad Al Mohammad a bien emprunté la route des réfugiés pour arriver en France dans les dernières semaines.
Today's front page: The deadly blunders https://t.co/uJY2iZgYPE #MailFrontPages pic.twitter.com/Ymu0qo4d7n
— Daily Mail U.K. (@DailyMailUK) 16 Novembre 2015
Ahmad Al Mohammad a traversé l'Europe
Les autorités grecques ont affirmé hier que le passeport retrouvé au Stade de France était bien au nom d'Ahmad Al-Mohammad. Pour Le Monde, le kamikaze "a bien emprunté la route des Balkans". Le journal, qui retrace son parcours, affirme que le terroriste a traversé l'Europe début octobre depuis les îles grecques jusqu'à l'Autriche, avant de se diriger vers Paris. Depuis la Grèce, il est entré en Serbie le 7 octobre par la ville de Miratovce, puis s'est rendu à Presevo. C'est en Serbie que le jeune homme a fait officiellement une demande d'asile. Le 9 octobre, il quitte le pays pour se rendre en Croatie, puis a atteint l'Autriche.
Cela étant, même si l'homme identifié sous le nom d'Ahmad Al Mohammad (Ahmed Almuhamed) a bien effectivement réalisé les 1500 kilomètres sur la route des réfugiés, comme 500 000 personnes ces dernières semaines, rien n'indique qu'il l'ait fait avec de vrais papiers. Le terroriste aurait très bien pu profiter de procédures de contrôle sommaires. Il pourrait même ne pas vraiment être syrien.
Exclusive: The names and tickets of the bombists that passed through Greece #ParisAttacks https://t.co/hxGWrrzUCq pic.twitter.com/9qIsVttcN6
— protothema.gr (@protothema) 15 Novembre 2015
Selon @NBCNews un kamikaze du stade de France ... passeport syrien entré par la Grèce https://t.co/3nk3qiQ6PW pic.twitter.com/ZbeE2DgEtj
— Patrice Thomas (@patthomas) November 16, 2015
Ahmad Al Mohammad peut-être pas syrien
Dimanche soir, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait assuré que ce passeport syrien pouvait être un faux. Un journaliste du Monde.fr a relayé l'information sur Twitter. Comme le rappelle aujourd'hui Slate.fr, la falsification d'un passeport syrien est assez aisée, l'achat de faux passeports de cette nationalité s'effectue rapidement pour quelques centaines de dollars en Serbie ou en Autriche. Daesh a tout intérêt à retourner l'opinion occidentale contre les réfugiés pour attiser les haines entre l'occident et les populations du Moyen-Orient.
Taubira ds la réunion a dit que le passeport syrien retrouvé était faux. "Ils font de la politique, Daesh", commente un participant.
— Nicolas Chapuis (@nicolaschapuis) 15 Novembre 2015
En vidéo - Il demeure un doute sur l'authenticité du passeport syrien
L'autre terroriste formellement identifié est Samy Amimour, un jeune Français né en 1987 à Paris. Cet individu était déjà bien connu de la justice, puiqu'il avait "été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs terroristes et placé sous contrôle judiciaire".