Blocage des raffineries : les prévisions pour ce mardi 24 mai 2016

Blocage des raffineries : les prévisions pour ce mardi 24 mai 2016 En France, six des huit raffineries françaises sont affectées. Le terminal pétrolier du Havre a voté la grève. Il représente 40% des importations de pétrole brut. Quelle situation pour ce mardi 24 mai ?

[Mis à jour le lundi 23 mai 2016 à 23h39] Situation de blocage dans les raffineries françaises. Sur les huit raffineries présentes sur le territoire, six sont affectées par des mouvements de protestation. Une situation de blocage qui se répercute sur l'approvisionnement des stations-service. Une dizaine de dépôts de carburants sur les 180 installés en France sont eux aussi bloqués. Plus de 10% des stations-service sont en rupture partielle ou totale de carburant. Et la situation pourrait ne pas s'arranger tout de suite… et même s'empirer. Le personnel du terminal pétrolier du Havre a voté pour la grève ce lundi 23 mai. Ce terminal pétrolier représente 40 % des importations françaises. Dans cette entreprise, la grève a été votée à une majorité écrasante de 95% des voix.

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"Loi Travail: blocus de la raffinerie de Donges par les routiers"

Parmi les cinq raffineries Total du pays, il y en a deux qui subissaient toujours "la mise à l'arrêt de certaines unités" en raison d'un mouvement social. Il s'agit de celle de Gonfreville-L'Orcher en Seine-Maritime et de celle de Donges en Loire-Atlantique. En Seine-et-Marne, la raffinerie de Grandpuits voit son unité de production complètement arrêtée. Elle devrait l'être jusqu'à la prochaine assemblée générale qui doit se tenir vendredi. La raffinerie de Feyzin, dans le Rhône, est également à l'arrêt.

Selon la CGT, la raffinerie Petroineos à Lavera près de Martigues (Bouches-du-Rhône) est également affectée. A la raffinerie de Provence-la-Mède (Bouches-du-Rhône), "des blocages d'expéditions de produits pétroliers" ont conduit à passer la production "en débit réduit". Actuellement, la raffinerie Esso (ExxonMobil) de Fos-sur-Mer et celle de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) continuaient à fonctionner normalement. Une situation qui pourrait évoluer en raison d'un appel à la grève qui doit prendre effet dès mardi matin suite à un appel de la CGT et FO.

Sur les 2 200 stations-service exploitées par Total en France, 678 étaient affectées lundi soir et 98 ont été réquisitionnées par les autorités. De son côté, l'Union française des industries pétrolières (Ufip) s'est toutefois voulue rassurante: "non, il n'y a pas pénurie, il y a des situations tendues", a déclaré son président, Francis Duseux, sur BFMTV. Selon Laurent Michel, directeur général de l'Énergie et du Climat au ministère de l'Environnement, certains détaillants ont enregistré ce week-end une consommation "trois fois supérieure à la moyenne".

Même si le gouvernement se veut rassurant la pénurie d'essence est bien présente avec 1 500 stations-service qui sont en pénurie totale ou partielle. Interrogé par France Info, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a reconnu qu'il "y a toujours des conséquences, dans toutes les grèves. Mais quand 74% de l'opinion publique conteste un projet de loi, et qu'il y a une majorité de français qui soutient ces mobilisations, on n'est pas en décalage avec les réalités et le vécu des salariés".

En déplacement en Israël, le Premier ministre s'est adressé aux Français. Il a appelé "à ne pas céder à la panique" face à la pénurie actuelle de carburant. Lors d'une interview, il a souligné que les forces de l'ordre allaient "continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts". Manuel Valls a martelé : "Je ne vous cache pas mon souci face à la dérive de la CGT ou une partie d'entre elle, elle ne sert pas le pays". Le Premier ministre a estimé que "ce qui est inacceptable, c'est d'imposer ce chantage".