Hautes-Alpes : une mère et ses filles poignardées, la piste islamiste écartée

Hautes-Alpes : une mère et ses filles poignardées, la piste islamiste écartée LAGRAND, HAUTES ALPES - La crainte d'un nouvel "attentat" est forte dans les Hautes-Alpes, après l'agression à l'arme blanche d'une femme et de ses deux filles dans un village vacances. Il s'agirait pourtant d'un dramatique fait divers.

[Mis à jour le 19 juillet 2016 à 17h25] Un homme a agressé une femme de 46 ans et ses trois filles de 8, 12 et 14 ans, à l'arme blanche, ce mardi matin, dans le village de vacances VVF de Garde-Colombe, situé entre Lagrand et Laragne, dans les Hautes-Alpes. L'une des trois filles agressées, la plus jeune, a été hospitalisée en "état d'urgence absolue", avec un poumon perforé. Mais ses jours ne sont cependant plus en danger, selon le procureur de la République, qui a indiqué lors d'une conférence de presse dans l'après-midi, qu'elle avait été opérée rapidement. Les deux autres enfants ont été conduits au centre hospitalier de Gap.

L'agresseur présumé est un homme de 37 ans, de nationalité marocaine, père de deux enfants. Selon Raphaël Balland, procureur de la République de Gap, "le motif de l'agression est très flou". L'auteur présumé des faits se trouvait, avec sa famille, en vacances au même endroit que ses victimes, originaire de la région de Nantes. Le procureur a indiqué que l'auteur présumé de l'agression avait fait un malaise hier soir, avant que la famille des victimes ne lui portent assistance. Le suspect sera vu par un médecin psychiatre ce mardi soir, pour tenter de comprendre son geste.

L'homme aurait agi vers 10 heures et certains médias rapportaient "une altercation liée à la tenue vestimentaire des victimes". Selon le Dauphiné Libéré, "il n'aurait pas apprécié la façon de s'habiller de ses voisins de logements". Metronews écrit qu'il "aurait pu agir pour un motif religieux, selon certaines sources". Attention, "il s'agit de rumeurs, il n'a rien dit", a tenu à rétablir le procureur de la République sur France Info. "Aucune parole à connotation religieuse n'a été prononcée", a précisé une source proche de l'enquête. Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République a été même très clair : "Je tenais à démentir la rumeur qui court car en aucun cas cet homme a eu de tels propos sur les fait que l'agression serait motivée par les tenues vestimentaires des victimes, court-vêtues ou autres".

L'agresseur en garde à vue à Laragne-Montéglin

Après son geste, l'agresseur aurait tenté de prendre la fuite en voiture, mais a fini par être arrêté par deux gendarmes réservistes alors que le plan Epervier avait été déclenché. Il est actuellement en garde à vue à la gendarmerie de Laragne-Montéglin. Les pompiers et les gendarmes sont actuellement sur place et seront rejoints par la brigade criminelle de Marseille. Les 180 vacanciers hébergés sur le site peuvent bénéficier d'une cellule psychologique.

Le maire de Garde Colombe, Edmond Francou, interrogé par la rédaction d'Alpes 1, "appelle la population à garder son calme et à faire preuve de discernement". Et d'ajouter : "Les circonstances ne sont pas établies mais ce drame important nous touche toutes et tous dans les Hautes-Alpes. Je souhaite que toute la lumière soit faite au plus vite sur cette affaire, mais j'espère surtout que les victimes se remettent de leurs blessures". L'hypothèse de l'attentat à l'arme blanche semble en tout cas pour l'heure écartée. L'édile considère d'ailleurs que le geste de l'agresseur relève de la "dispute de voisinage entre deux locataires du centre de vacances".

Interrogé par Le Parisien, Edmond Francou a par ailleurs donné quelques informations sur le suspect, qui selon lui serait "malade psychologiquement" : "Il a pris la fuite, après l'agression, en laissant sur place sa famille. Sa femme était en pleurs". 

Alors que l'enquête n'a toujours pas déterminé précisément les causes de l'agression, et alors que la piste islamiste semble éloignée, le FN s'est malgré tout empressé de commenter le drame en des termes peu adéquats, à l'image de Florian Philippot : 

Crédit images : Gmap